En présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, du réalisateur lui-même et d'un grand nombre de cinéastes du continent, le documentaire “l'Algérie et les mouvements de libération africains” a été projeté en avant-première. Bien qu'il se base sur des documents d'archives et que les images soient percutantes, le film est passé par quelques moments difficiles. Avant-hier soir, la salle Cosmos Alpha a abrité la projection du documentaire de 100 minutes, l'Algérie et les mouvements de libération africains du réalisateur sud-africain Ramadan Suleman. Produit dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain, le documentaire traite du rôle de l'Algérie et de son soutien, dès son indépendance, à l'Afrique. Ceci démontre entre autres que la vocation africaine de l'Algérie ne date pas de 2009. Et c'est face à une assistance nombreuse que le documentaire a été projeté ; mais avant, le réalisateur a prononcé quelques mots expliquant que la version projetée n'est pas encore finalisée et qu'il reste encore près de deux mois de travail. Il a également déclaré : “Je suis très ému parce que c'est la première fois qu'un pays africain m'appelle pour réaliser un film. Le projet a lancé au mois de décembre. Nous avons eu accès aux archives algériennes, et d'ailleurs l'Algérie est très riche en archives. Nous avons exploité près de 80% des archives dont dispose l'Algérie, mais il nous reste encore deux mois de travail et 25% d'archives à exploiter. De plus, nous avons travaillé cinq semaines sans relâche pour monter ce documentaire qui reste encore un projet pour moi.” Le documentaire commence par un fond musical traditionnel, avec des commentaires d'une voix off sur des images en noir et blanc. Sans transition, changement de contexte : nous sommes plongés dans Alger de 2009. Un ciel bleu azur, une mer limpide et un homme dans une voiture. L'homme en question c'est Djelloul Malaïka, l'ancien responsable du département des mouvements de libération, à la présidence. Dans le docu, il témoigne du rôle de l'Algérie et de son apport à la libération en Afrique. D'autres témoignages se greffent à celui de M. Malaïka, notamment celui de l'ancien président algérien, Ahmed Ben Bella, de Haschi Addi Mbitha, l'ancien ambassadeur de Tanzanie, de l'actuel ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, ou encore de Djoudi Nouredine, ancien ambassadeur en Afrique du Sud et en Tanzanie. Le film raconte également la naissance de l'Oua et le rôle de l'Algérie dans cette organisation, notamment en montrant des extraits du discours d'Ahmed Ben Bella, au sommet de 1964. Bien évidemment, un hommage a été rendu à la Mama Africa : Myriam Makéba, à travers entre autres des extraits du documentaire Festival culturel panafricain 1969 de William Klein. Bien qu'ambitieux et très intéressant au tout début, le documentaire est passé par quelques moments difficiles, notamment une lenteur au milieu du film. Ramadan Suleman s'est tellement axé sur les témoignages qu'il en a oublié le reste : l'esthétique, à telle enseigne qu'à un moment, on se demande si c'est un reportage ou un documentaire. De plus, les interviews sont réalisées dans des endroits fermés (des bureaux) et ne prennent l'interviewé que sous un seul angle. Parfois, les plans serrés sont mal négociés et le cadrage n'est pas vraiment professionnel. Une sorte d'inconfort traverse le spectateur. D'autre part, la thématique du film frise l'usure, puisqu'il s'est appuyé sur deux axes : la colonisation et l'apartheid. Cependant et malgré toutes ces imperfections, le rôle de l'Algérie est montré et même glorifié, parfois à outrance. Sara Kharfi