La cour de Batna a condamné, au début de ce mois, une voyante (chouafa) à 18 mois de prison ferme pour escroquerie et charlatanisme. Cette voyante est intervenue, après la disparition d'un enfant de quatre ans non retrouvé jusqu'à nos jours, pour proposer ses services à sa famille. Elle a pris contact avec l'oncle du disparu, lui fournissant quelques descriptions physiques et vestimentaires de l'enfant. Elle proposera de leur délivrer des informations sur le lieu où il se trouve pour la somme de 20 millions de centimes, soi-disant le prix exigé par son djinn. S'apercevant de son escroquerie, une plainte a été déposée contre la voyante, qui a été arrêtée. Avant cela, une autre voyante “détective” offrant ses services pour renseigner ses consultants sur le ou les auteurs du vol de leurs bijoux a failli pousser les voisins d'un même palier à s'entretuer, tout bêtement parce qu'elle a fait “une erreur” dans sa voyance. Heureusement que les éléments de la police sont parvenus à démasquer le véritable voleur qui n'était que le fils aîné de la victime et le pire a ainsi été évité. À Batna, le nombre des chouafate va crescendo. La rumeur vous les conseille pour leur force surnaturelle ou pouvoirs paranormaux qu'elles peuvent mettre à votre service. Elles ne se cachent pas comme autrefois, elles font même leur promotion. Leurs clients appartiennent à toutes les couches sociales et recourent à leurs services pour moult raisons : les protéger contre les agressions occultes, leur prédire l'avenir, leur divulguer les potentiels de leur destinée, leur peaufiner leurs idéaux, les informer sur la fréquentation de leurs partenaires, sur leurs biens volés ou perdus, et d'autres même pour leurs pouvoirs de guérison. Une lutte sans merci devrait être livrée à ces chouafate, même à celles spécialisées dans “kh'fif”, parce que de telles pratiques relèvent de l'escroquerie. La loi devrait sévir contre ces pratiques qui pourraient s'avérer fatales aux consultants. B. BOUMAILA