Malgré les distances importantes qui séparent les différents quartiers de la ville de Bordj Badji Mokhtar, nul n'a songé à créer l'activité du transport urbain. Toute la journée, des citoyens marchent de longues distances pour rejoindre le marché, l'auspices médical ou l'école pour les élèves. Voir ces pères de familles, bras emplis d'emplettes, suer faute de moyen de transport jusqu'au domicile, c'est ainsi qu'une culture de transport traditionnelle est revenue à BBM : la carriole. Il s'agit d'une plate-forme métallique installée au dessus d'un vieux pont récupéré d'une voiture, le tout ayant un prolongement en tube métallique rond qu'on attache à une selle que tirent les baudets.Ils sont nombreux ceux qui font de cette activité un moyen de gagner leur vie, des vieux, des jeunes et mêmes des enfants. Ils sont sur toutes les ruelles de la ville pour offrir leurs services aux citoyens ou aux commerçants ne possédant pas de véhicule. Ils transportent tout et ne rechignent en aucun cas. Chaque objet transporté a son prix. Une bouteille de gaz butane 20 DA, les commissions selon leur poids 100 DA. Pendant les jours d'arrivage du carburant et du gaz, on les voit tous rassemblés devant la station-services chargés de fûts et de bouteilles de gaz. Leur omniprésence et leur nombre qui augmente de jour en jour a fait que des provisions perdent et changent de direction. Afin d'éluder ces inconvenances qui touchent à leur réputation, les propriétaires des carrioles ont créé un système de numérotation en forme de plaque d'immatriculation. Ainsi, si l'on a tendance à envoyer une marchandise sur la carriole sans l'accompagner, il suffit de se rappeler de son numéro pour retrouver le propriétaire. L. AIT TIMOUCHE