Comme d'habitude, la saison estivale est synonyme, en Algérie, de feux de forêt. La canicule qui sévit ces derniers jours aura été un facteur encourageant pour l'embrasement des forêts algériennes. Près de 6 000 hectares, dont 2 772 de forêts, ont déjà été affectés par des incendies entre le 1er juin et la mi-juillet, a précisé la direction générale des forêts (DGF) dans un communiqué. Il est vrai que c'est toute la région méditerranéenne qui est concernée par ce phénomène. On le voit à travers les incendies qui ravagent l'Espagne, la France, l'Italie et la Grèce en ce moment. Mais il est vrai, aussi, qu'en matière de moyens de lutte, l'Algérie reste à la traîne. Même si le patron de la Protection civile persiste à croire que l'Algérie n'a pas besoin de moyens aériens, estimant que l'Algérie ne disposait pas d'un important parc forestier et que l'acquisition de canadairs, qui coûtent cher, ne serait pas rentable, en raison du fait qu'ils ne seraient utilisés que 15 à 20 jours par an. Il a expliqué, dans ce contexte, qu'une lutte aérienne efficace contre les incendies nécessite notamment une flotte composée d'au moins quinze à vingt canadairs, des pilotes qualifiés et une accessibilité à l'eau. Si le souci de rentabilité constitue un obstacle pour le patron de la Protection civile, il n'en demeure pas moins que les forêts algériennes s'embrasent chaque été, avec tout ce que cela implique. Dans les régions côtières, en raison du relief accidenté et souvent inaccessible, les éléments de la Protection civile, en dépit de toute leur bonne volonté, ne peuvent que constater les dégâts. C'est souvent le cas dans les forêts de Béjaïa, de Jijel, de Collo, d'El-Kala et de Tizi Ouzou, pour ne citer que ces régions. En revanche, le colonel Mustapha El-Habiri se dit prêt à contribuer à la création de groupes de bénévoles pour la sensibilisation et la lutte contre les feux de forêt. “Il est important d'encourager la création, dans les différentes wilayas, de groupes de militants (volontaires ou bénévoles) pour aider les services de la Protection civile dans la sensibilisation des populations locales quant à l'importance des forêts et lutter contre les incendies dans ces espaces boisés”, a expliqué le colonel El-Habiri dans un entretien accordé à l'APS. Il a affirmé, dans ce contexte, que les services de la Protection civile sont disposés à former ces groupes de volontaires. M. El-Habiri a fait savoir, par ailleurs, que ses services enregistrent, depuis le début de la saison estivale, une moyenne de 20 à 25 feux de forêt par jour engendrés par les températures élevées, mais aussi par l'“inconscience” de certaines personnes de l'importance de ces espaces boisés. De nombreux incendies de vergers et de palmeraies sont également constatés, selon le directeur général de la Protection civile qui incombe leur origine, notamment à la “négligence” de leurs propriétaires qui “les entretiennent mal”. Il a précisé, toutefois, que ses services sont capables de maîtriser n'importe quel feu de forêt, grâce à leur “formation de qualité” et à leurs équipements “conformes aux normes internationales”. Il a également relevé l'existence d'une douzaine de brigades mobiles, fortes de quelque 6 000 officiers et sapeurs-pompiers, “hautement entraînées” et dotés d'équipements spécifiques à la lutte contre les incendies de forêt, qui sont chargées de venir à la rescousse des services de la Protection civile des différentes wilayas en cas de nécessité. Les effectifs de ces brigades sont entraînés par des officiers formés en France dans le cadre d'une convention de coopération signée en 2006 entre les deux pays, a-t-il encore ajouté. Le colonel El-Habiri a également souligné le rôle de l'Armée nationale populaire et celui des conservations des forêts dans la lutte contre les sinistres en milieu forestier. Les services de la Protection civile, qui comptent actuellement 35 000 éléments, ambitionnent de doubler leur effectif, au cours des quatre prochaines années, pour atteindre les 70 000 en 2013, a encore indiqué le colonel El-Habiri. A. B.