Finalement, la spéculation autour d'un nouveau parti politique proche du président, qui a duré pendant des semaines, n'a accouché que d'une organisation non gouvernementale (ONG) dénommée Mouvement national de la génération libre (MNGL), qui a tenu son assemblée constitutive hier à Alger. L'organisation est constituée des comités autonomes de soutien au candidat Bouteflika, qui ont vu le jour en 1999. Son président, Mourad Saci, a exclu qu'il y ait intention de créer un parti politique. Il s'agit, selon lui, de se concerter et de penser à l'Algérie, au citoyen algérien et de le sensibiliser pour éviter les dérives. “Assez du sang, assez du sang !” a-t-il clamé. Mais, a-t-il précisé, le “nouveau-né” dont l'acte administratif a été signé hier est avant tout à but humanitaire. Patriotisme, constantes nationales, valeurs ancestrales, l'histoire, la femme… sont le fondement de l'organisation dont les objectifs demeurent cependant flous. Sous le signe de “la fidélité pour la famille des fidèles”, l'ONG se place dans la continuité de “el-qoula” (la jarre ou “dis non”), a précisé le président de l'assemblée. Toutefois, pour certains, el-qoula est assimilée à une secte. N'est-ce pas que cette création est un détour en attendant la révision de la loi sur les partis pour investir la scène politique ? “Pourquoi pas ?” déclare M. Saci qui précise, toutefois, que la décision reviendra au peuple, c'est-à-dire aux millions d'adhérents. Il a estimé, par ailleurs, que cette option est une réponse aux campagnes de désinformation, d'une part, et de l'autre pour ne pas gêner les partis politiques, d'autre part. Le MNGL se veut à vocation internationale, une première dans le pays, et inscrit ses actions futures dans la droite ligne nationaliste et patriotique. Interrogé sur le dossier des harragas, M. Saci a eu cette surprenante réponse : “il y a des repris de justice, ceux qui ne peuvent pas avoir un passeport, ceux qui ont des antécédents et ceux qui veulent partir pour garder leur dignité.” Il est aussi question de riposter aux multiples campagnes qui ciblent l'Algérie et de réagir en tant que société civile en accompagnement de l'Etat. Le MNGL veut ratisser large pour constituer une véritable force à même d'influer sur la scène nationale et internationale. En attendant, ces assises constitutives auront au moins permis d'en finir avec les spéculations sur le parti de Saïd Bouteflika. Djilali B.