Trop de partis politiques signifierait-il une recomposition du champ politique? Le fameux projet de révision de la loi sur les partis politiques serait ce grand rendez-vous tant attendu. L'imminence de ce projet de révision avec son passage devant l'APN ne serait qu'une question de jours, à en croire certaines sources. Cette révision serait susceptible d'apporter un profond changement en termes de reconfiguration du champ politique que certains prévoient scindé en trois pôles: conservateur, démocrate et islamiste. C'est le sujet d'actualité chez beaucoup de formations politiques. Mais c'est aussi un rendez-vous «épié» par certaines autres formations politiques en gestation, à l'exemple du Mngl (Mouvement national génération libre) de Mourad Sassi que beaucoup veulent prêter au frère du Président et de l'association de la «Daawa oua taghyir» de Menasra. Mais au-delà de ces deux nouvelles composantes, les intéressées sont nombreuses. Il s'agit du parti PJL lancé par l'ex, candidat à l'élection présidentielle d'avril 2009, Mohamed Saïd, de l'UDR de Amara Benyounès, du Front démocratique lancé par l'ancien chef de gouvernement Sid Ahmed Ghozali. Le large mouvement de dissidences enregistré au sein de bon nombre de partis politiques a donné à son tour naissance à l'émergence de formations qui, «déçues» par leur parti-mère, désirent faire partie de cette ruée et faire valoir leurs opinions et convictions politiques et leurs projets. Mais la difficulté d'accéder à l'autorisation d'activer dissuade plus d'un. Beaucoup préfèrent recourir au cachet associatif en attendant une probable ouverture. C'est le cas des dissidents du MSP qui, sous l'aile de Menasra, comptent d'abord s'engager sous la forme associative grâce à l'association de la «Daawa oua taghyir» avant d'entamer leur envol politique. L'autre cas de figure s'illustre par la récente création du Mngl, que vient de lancer Mourad Sassi. En hommes avertis par les déboires de leurs «aînés», les prétendants demandeurs d'agrément mais qui n'ont vu se former aucun parti politique, à l'instar des trois partis en attente et leur situation de stand-by. Celle-ci dure depuis des années et cela sans compter le cas de Wafa de Taleb Ibrahimi qui a reçu un «niet» car considéré comme en accointance avec le le parti islamiste de l'ex-FIS dissous. Ainsi, les nouveaux chefs de file de partis «latents» préfèrent activer sous la forme associative en attendant la révision de la loi sur les partis politiques qu'on dit imminente car imposée par l'actualité. D'ailleurs, c'est un voeu pieux unanime. Pour le ministre de l'Intérieur «il y a trop de partis politiques». Noureddine Yazid Zerhouni en a fait son leitmotiv. Il ne cesse de l'affirmer depuis 2004. Le même avis est aussi partagé par certains partis politiques tels que le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune ou du FLN qui «estime nécessaire la révision des lois qui ont régi jusque-là l'activité partisane». Son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, ne se privera pas de déclarer qu'«on fera des propositions pour la révision de la loi sur les partis politiques, la loi électorale, le Code de l'information et les Codes communal et de wilaya». L'avis est, d'ailleurs, partagé autant par les politiciens, eux-mêmes, que par la rue qui ne voit aucun résultat qui en découle. Une soixantaine de partis politiques est agréée en Algérie depuis l'avènement du multipartisme et de la loi n°89-11 du 5 juillet 1989 relative aux associations à caractère politique et de l'ordonnance n°97-09 du 27 Chaoual 1417 correspondant au 6 mars 1997 portant loi organique relative aux partis politiques. Seulement une dizaine de ces formations est connue des Algériens pendant que la moitié de ce petit nombre est timidement, présente sur le terrain.