Un Airbus A330 de la compagnie française Air France a percuté un bâtiment “juste après son atterrissage” mercredi soir à Brazzaville, sans qu'il y ait de blessés, puis a été interdit de décoller avec des passagers. Ce dernier incident en date n'est en fait que le énième d'une série noire qui n'en finit pas et qui donne à réfléchir à plus d'un. La réaction du syndicat des pilotes ne s'est pas fait attendre puisqu'ils ont été les premiers à réclamer le remplacement des sondes Thales par un modèle américain. Une requête qui a été vite entendue suivie, hier, par des recommandations de la part du constructeur français lui-même. Airbus a donc “recommandé” aux compagnies aériennes de remplacer au moins deux sondes Pitot Thales sur trois par des modèles de l'Américain Goodrich sur les A330 et A340. Cette recommandation est présentée toutefois, comme une simple “mesure de précaution”, même si elle intervient deux mois après l'accident du vol AF447 Rio-Paris (228 morts) au cours duquel ces sondes servant à mesurer la vitesse en vol ont présenté un dysfonctionnement. À la suite de l'accident, la compagnie française avait, d'ailleurs, accéléré le programme de remplacement de ses sondes sur les A330 et A340, qui sont donc aujourd'hui encore équipés de nouveaux modèles de chez Thales. Aussi, Airbus recommande le changement d'au moins deux sondes sur les trois dont est équipé chaque avion ce qui implique “à peu près deux cents avions sur une flotte de mille appareils” long-courriers A330 et A340. Les autres avions de la flotte sont déjà équipés de sondes Goodrich. Contacté par nos soins, Wahid Bouabdellah, P-DG d'Air Algérie nous a confirmé que la compagnie nationale n'a pas à procéder à des changements puisque les cinq Airbus dont elle dispose répondent déjà aux normes requises et les appareils sont déjà équipés de sondes américaines. L'autre interrogation d'actualité concerne les futures acquisitions de l'Algérie dont la compagnie nationale est investie dans un vaste programme de renouvellement de sa flotte. La prochaine commande, quant à elle, concerne 10 appareils dont le choix du type d'avions n'a pas encore été dévoilé puisque la décision revient, en définitive, au gouvernement. Tout semble indiquer que la préférence revient au constructeur américain Boeing dont les appareils constituent la majeure partie de la flotte algérienne (18 Boeing) d'autant plus que la stratégie prônée par Air Algérie est la réduction des coûts de formation des équipages et des personnels de maintenance. “Nous avons décidé l'acquisition de 4 ATR et le type du reste des avions à acquérir sera connu en temps voulu et décidé par le gouvernement” nous a révélé hier le premier responsable de la compagnie qui dispose actuellement de 33 appareils et devrait atteindre les 50 à l'horizon 2025. Nabila Saïdoun