L'avionneur européen Airbus vient de connaître de tristes moments ; en un mois seulement, il a perdu deux de ses appareils. Le premier crash – un A330 d'Air France faisant la liaison entre Rio de Janeiro et Paris – a eu lieu le 1er juin. Alors que les causes de cette catastrophe n'ont pas été encore élucidées, un autre avion, l'A310 de Yemenia, s'abîme en mer dans la nuit du lundi 29 juin au large des Comores. Ce dernier avait décollé pour Djibouti, puis Moroni aux Comores. Ces accidents, qui ont suscité l'angoisse et des craintes chez certaines personnes sujettes aux phobies des lieux élevés et plus particulièrement des avions, ne semblent toutefois pas perturber, sur le plan organisationnel et de sécurité, les responsables des compagnies qui desservent notre pays, notamment Air Algérie, Air France et Aigle Azur. M. Idjerouidène, l'un des partons d'Aigle Azur, estime que le temps n'est pas à l'alarmisme mais plutôt à la solidarité et au soutien entre toutes les compagnies. « Je n'ai aucun commentaire à faire ni avis à donner sur ces accidents, à l'exception de la manifestation de notre soutien aux compagnies touchées par cette tragédie », a soutenu notre interlocuteur, qui pense que ces incidents ne vont nullement changer les habitudes des passagers qui ont pour coutume de choisir la voix aérienne plutôt que terrestre pour voyager. A la question de savoir si justement des passagers d'Aigle Azur n'ont pas décommandé leur réservation, M. Idjerouidène répond par la négative : « En matière de sécurité on ne plaisante pas. Pour l'heure, nous ignorons les causes de ces catastrophes aériennes, donc il n'y a pas lieu de semer la panique. En ce qui nous concerne nous n'avons enregistré aucune annulation ni l'expression d'une crainte ou peur. » Pour, la chargée de communication au niveau d'Air France à Paris refuse de parler de « série noire » pour Airbus et précise que le deuxième avion n'a rien à voir avec la compagnie Air France, « ce sont juste et malheureusement deux Airbus ». Notre interlocutrice fait remarquer qu'aucune mesure ni disposition particulière n'ont été pour le moment prises afin de renforcer la sécurité des appareils, rappelant que tant que les raisons du crash restent inconnues, il n'y aura pas de chamboulement du programme d'Air France. « Certes les sondes pitot, mesurant la vitesse en vol, ont été mises en cause, mais le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) chargé de l'enquête technique n'a pas établi un lien entre ces dernières et les causes de la catastrophe. Le BEA va rendre public demain un premier rapport sur l'accident et en fonction de ses résultats, la compagnie va décider des mesures à prendre », a soutenu notre interlocutrice, qui a observé que pour l'heure, les efforts et la mobilisation sont consentis autour des familles des victimes. Les responsables d'Air France ne peuvent cependant confirmer si certaines personnes ont annulé leurs réservations parce qu'elles ont peur d'une éventuelle catastrophe. « Nous avons certes enregistré des annulations et un taux de remplissage moins satisfaisant par rapport aux autres années, mais les motifs sont connus et liés étroitement à la crise de transport aérien que connaît actuellement le monde entier », a révélé la chargée de l'information à Air France. Celle-ci est persuadée que les accidents, au-delà de leur aspect tragique, servent néanmoins à détecter et à corriger les insuffisances et les défaillances. Par ailleurs, du côté d'Air Algérie, l'on nous assure que « tout va très bien ». M. Khaldi, responsable du service information, estime que la compagnie ne changera rien à ses habitudes puisqu'elle est « à cheval » sur la sécurité de ses appareils. « Tous nos appareils passent systématiquement au service technique où ils sont réglés de manière minutieuse avant le décollage. Nous avons un service très performant qui nous permet d'être tranquilles. Nos dispositions en matière de sécurité, nous les respectons », a soutenu M. Khaldi.