Voilà plusieurs mois que les habitants de Sidi Salem doivent chercher, pendant des heures, un endroit décent pour pouvoir enterrer les leurs. Quelle sera la réponse de l'administration à la demande pressante des habitants de Sidi Salem pour l'obtention d'un terrain d'assiette dans leur localité, afin d'aménager un nouveau cimetière pour enterrer leurs morts ? En effet, le cimetière actuel est saturé, et voilà plusieurs mois qu'ils doivent chercher, pendant des heures, un endroit pour inhumer les leurs. “À chaque coup de pioche, nous tombons sur des ossements de personnes dont les tombes ont été oubliées depuis longtemps par leurs familles. Nous sommes alors obligés de les retirer pour introduire un nouveau corps à la place, avant de les remettre, dans la tombe. C'est vraiment inadmissible de violer ainsi les sépultures. Nous venons d'enterrer un homme il y a deux jours, et nous n'avons pu le mettre en terre qu'après la prière d'el assr, alors que nous avons prié pour lui lors de la prière du dohr. Pendant tout ce temps, nous avons cherché un endroit pour l'inhumer”, nous a déclaré, il y a quelques jours, M. Mohamed Kadri, l'un des trois membres du comité des sages de Sidi Salem, une association autoproclamée de bénévoles, qui ont pris ce problème à leur charge. Cela fait maintenant des années que ce comité tente d'attirer l'attention des autorités concernées sur ce problème. Un long parcours du combattant avant que le chef de daïra d'El Bouni, dont dépend Sidi Salem, ne décide, en mars dernier, suite à l'envoi d'une nouvelle pétition des habitants comportant 75 signatures, de dépêcher une équipe technique qui proposera quatre terrains possibles, mais celui qui a été choisi, près de l'actuel cimetière, butera contre la réponse défavorable de la DUCH qui le trouve inapproprié, car marécageux, conseillant aux habitants de la localité d'enterrer leurs morts dans le cimetière de Bouzaâroura, à plus de 6 kilomètres. “Cette solution ne nous convient pas pour deux raisons. D'abord, ce cimetière est trop éloigné de Sidi Salem, ensuite, il est lui aussi en voie de saturation et d'ici un an, tout au plus, les habitants de cette localité devront, eux aussi, ouvrir un nouveau cimetière”, explique M. Kadri. Aussi, le comité, soutenu par les habitants de Sidi Salem, très concernés par ce problème communautaire, vient d'adresser, le 19 juillet, une nouvelle requête au wali, comportant près de 300 signatures, lui demandant d'attribuer à ce projet l'un des terrains restants, proposés initialement par les services techniques de la daïra d'El Bouni, à savoir celui jouxtant le souk Izdihar, celui situé près de la ferme Gueche, ou enfin le terrain se trouvant entre Boukhmira et le pont Chatt. Ce problème d'exiguïté des cimetières se pose aussi au niveau du chef-lieu, un problème auquel s'ajoute celui de la gestion de ces endroits sacrés, qui ne le sont plus depuis longtemps pour de nombreux voyous qui s'y donnent rendez-vous. À tel point que le P/APC d'Annaba envisage de créer, prochainement, une régie qui s'occuperait spécialement de ces lieux, du point de vue sécuritaire et dans un cadre de l'assainissement des lieux, quand on sait que certains cimetières comme celui de Sidi Harb ou de Zghouane, comportent des endroits où des riverains sans scrupules déposent leurs ordures dans les coins retirés, au grand dam des habitants et des visiteurs des lieux. Hafiza M.