Devant l'absence d'explication et de précision, la spéculation est en train de faire et défaire “son nouveau week-end”, mélangeant toutes les possibilités, sacrifiant parfois le vendredi en y ajoutant un zest de religiosité à l'argumentation (argumentation légendaire chez les islamistes). Originale trouvaille que ce week-end – semi-universel, l'appelle-t-on déjà —, sauf qu'au niveau actuel de l'information, le vendredi-samedi pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses malgré un semblant d'optimisme des partisans du week-end universel que justifient des considérations économiques. En attendant le décret d'application, alors qu'on est à une dizaine de jours de son entrée en vigueur, on se demande dès à présent si l'on pourra réellement faire ses courses ou régler ses papiers administratifs le vendredi 14 août en opérant mentalement la substitution à jeudi qui s'est ancré depuis 1976 lorsqu'il prit la place du samedi. Au-delà de cette préoccupation des fonctionnaires, qui ne disposeront que du vendredi pour s'occuper de leurs affaires personnelles, qu'en sera-t-il du secteur financier et des assurances qui, habituellement, ont un week-end décalé par rapport aux autres secteurs ? Contre une semaine pleine, le jeudi inclus, les employés de ces deux secteurs bénéficient de deux jours, vendredi-samedi, de repos hebdomadaire. Eux qui étaient déjà dans le système attendu pour le 14 août prochain vont-ils redevenir “normaux” pour se reposer comme tous les travailleurs algériens ? Dans le cas contraire, suivant le fonctionnement d'avant, le décalage d'une journée les placera dans le week-end universel. Ce qui apportera la réponse attendue du secteur économique et des partenaires étrangers. Et devant l'absence d'explication et de précision, la spéculation est en train de faire et défaire “son nouveau week-end”, mélangeant toutes les possibilités, sacrifiant parfois le vendredi en y ajoutant un zest de religiosité à l'argumentation (argumentation légendaire chez les islamistes). Le nouveau repos hebdomadaire sera, sans doute, difficile à assimiler notamment pour les commerçants dont la majorité ne travaille pas le vendredi ou juste une demi-journée. Même appréhension de l'attitude qu'adopteront les buralistes, surtout que les journaux paraîtront le vendredi. Tout, en fait, est question de mentalité, de culture et de capacité d'adaptation. D. B.