Contre toute logique, le pouvoir (pas seulement le ministère de l'Education nationale qui n'a pas les mains libres pour adopter à lui seul des mesures à caractère stratégique, connaissant le fonctionnement du système algérien) a décidé de faire du vendredi et du samedi des journées de repos pour le secteur scolaire. Il y a de quoi se révolter contre une telle mesure qui a plus un caractère politique que pédagogique. Il n'a nullement tenu compte des intérêts de l'élève qui aura désormais à affronter cinq jours de classe surchargés avec tout ce que cela suppose comme stress et autres conséquences pour le cursus scolaire, avec un système déjà peu performant et très marqué par ses déperditions. Boubekeur Benbouzid a ainsi fait plaisir à beaucoup de monde, sauf au principal intéressé. Beaucoup d'enseignants ont émis le vœu d'avoir eux aussi un long week-end. C'est chose faite. Mais la concession réelle n'a pas été faite à ces gens, mais aux islamistes. En effet, dès l'annonce par la présidence du nouveau week-end, ces derniers ont pris les devants pour dire qu'il n'est pas question que les écoles ouvrent le vendredi matin pour remplacer le jeudi matin. L'Union générale des étudiants libres (UGEL), proche de Hamas, a été envoyée en éclaireur pour exprimer sa ferme opposition à l'ouverture de l'université le vendredi, ce jour étant, selon elle, « sacré ». Même Bouguerra Soltani s'est mis à jouer l'important en affirmant avoir donné son accord pour le nouveau week-end après s'être assuré que le vendredi sera de tout repos. Pauvre Algérie ! Elle est tombée si bas qu'un intégriste lui dicte la voie à suivre, et cela contre les intérêts supérieurs du pays. Encore une fois, le pouvoir ouvre des boulevards pour l'islamisme et lui balise le chemin en direction des sommets. Ce n'est pas la première fois que les enfants algériens sont sacrifiés sur l'autel de l'intégrisme. Le président de la République avait lui-même créé la fameuse commission Benzaghou pour la réforme du système éducatif. Elle a connu un début d'application, comme par exemple l'enseignement du français dès la deuxième année de scolarité. Malheureusement, elle a été rapidement enterrée sous les coups de boutoir de l'islamisme. On est retourné à l'ancien système où l'école forme des terroristes pour le plus grand plaisir de l'intégrisme et pour le malheur de l'Algérie. Et la descente aux enfers continue. A une époque, l'Algérie avait un enseignement si performant que les étudiants des pays voisins venaient étudier chez nous. Les maîtres de l'Algérie, sous l'influence du baâthisme et de l'islamisme, ont préféré la médiocrité. Aujourd'hui, la tendance s'est inversée. Nos étudiants rêvent d'avoir une bourse en Tunisie. Merci M. Benbouzid.