La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a entamé, le 5 août 2009, une tournée marathon de onze jours dans sept pays africains. L'occasion de préciser les grandes lignes de la diplomatie de Washington vis-à-vis du continent noir, trois semaines après le passage de Barack Obama au Ghana. La liste des pays pour cette première tournée de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton en Afrique subsaharienne est perçue par plus d'un observateur comme l'amorce d'un réajustement de la politique africaine. Entamée au Kenya, sa visite s'est poursuivie en Afrique du Sud, en Angola, et en République démocratique du Congo (RDC). Puis ce sera au tour du Nigeria, du Liberia et enfin du Cap-Vert d'accueillir l'ex-First Lady. On remarque qu'aucun des pays présentés hier comme des exemples de la “renaissance africaine”, sous l'administration Clinton, ou comme les meilleurs alliés des Etats-Unis, sous l'administration Bush, notamment le Rwanda, l'Ouganda ou l'Erythrée, n'ont figuré sur la liste. Les pays visités traduisent, selon les observateurs, la nouvelle vision de la politique africaine, telle que veut la bâtir Obama, l'Africain Américain. Une vision pas encore clarifiée mais dont on sait qu'elle n'a pas emballé l'establishment américain. Ce qui s'était traduit par des tiraillements à Washington lors du choix du sous-secrétaire d'Etat chargé des affaires africaines. Obama a fini par imposer Johnnie Carson, car c'est le choix opéré par les Noirs et les africanistes, américains ou non, qui ont lutté pour un changement de politique. Après le Kenya et l'Afrique du Sud, la secrétaire d'Etat américaine était en République Démocratique du Congo (RDC), un pays détruit par des années de guerre contre les groupes armés. C'est donc un pays en pleine reconstruction à qui Mme Clinton a offert l'aide américaine. Le gouvernement congolais s'est attelé à des réformes dans divers secteurs. Ainsi, une centaine de magistrats et cadres de l'administration publique viennent d'être révoqués et plusieurs milliers d'autres mis à la retraite. Les Etats-Unis appuient ces réformes, a-t-elle dit, notamment en ce qui concerne la restructuration de l'armée. Au plan militaire, l'aide américaine se limitera-t-elle aux domaines de la Formation et du conseil et de la construction de capacité des forces armées congolaises (FARDC), comme l'avait expliqué le général William Ward, chef du Commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), lors de son passage à Kinshasa en avril dernier ? Pas si sûr, le Pentagone est justement à la recherche d'un pays d'accueil pour l'Africom D. B. /Agences