Dans une lettre adressée aux président de la République, au Premier ministre, aux ministres de la Culture, de la Justice, de l'Agriculture, de l'Environnement, de la Planification, de l'Industrie et des Mines, avec copie pour le bureau de l'Unesco à Alger, l'association Tiduklan' Thnoukri N'aghrem N'Ifker (Renouveau de Aïn Fakroun) lance un véritable appel de détresse pour l'arrêt de la prolifération anarchique des carrières d'agrégats et de sable mais aussi pour la protection de la cité antique figurant dans la classification de l'Atlas archéologique mondial de 1911. Déplorant la situation, l'association en question lance un appel pressant aux autorités afin de procéder à l'arrêt de cette exploitation anarchique par les nombreuses carrières localisées à Djebel Oussalit (à l'ouest de Aïn Fakroun et à 25 kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya). En effet, l'exploitation en question se fait sans études préalables ni accords administratifs, d'où la menace de disparition à moyen terme de repères identitaires puisque cette cité antique représente l'histoire des aïeux. Cette dernière (la cité antique) est représentée par un moulin d'olives dénommé en tamazight Thacirt ou' Zemmour, ainsi que par plus de 70 tumulus uniques dans la région, si ce n'est au niveau de l'Afrique du Nord. Mettant en exergue l'implantation anarchique de carrières, sans enquêtes ni études préalables ni participation des administrations concernées, de la société civile, des fellahs et des riverains, qui a engendré, selon l'association, “l'encerclement du mont en question par les nombreuses carrières dont l'exploitation ne fait que dégrader le site archéologique et changer les repères et l'aspect naturel de la région, d'autant que l'extension urbaine de la ville de Aïn Fakroun à moyen terme se fera en direction de ces monts défigurés”.L'association Renouveau de Aïn Fakroun fait part aussi de la désertification des terres riveraines aux carrières à cause des explosifs engendrant la prolifération de toutes sortes d'agrégats sur les terres agricoles et la sécheresse de certains puits suite aux sources souterraines déviées par les tremblements dus aux explosifs. Pis encore, l'association fait aussi part de la pollution de Aïn Fakroun enveloppée, selon elle, d'un nuage de poussières dont l'impact est réel dans l'apparition de certaines pathologies telles que l'asthme.D'autre part, et par souci de conserver les repères identitaires représentant l'histoire ancienne de la région, l'association sollicite une plus large participation citoyenne aux décisions concernant l'exploitation des terres dont ils sont riverains. Enfin, l'association en question joint un rapport ayant trait à la protection du site établi par le responsable du Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques (CNRPAH). K. Messaad