Liberté : Les cosmétiques classiques, même s'ils ne sont pas encore menacés de disparition — les géants de la cosmétologie y veillent — ne sont plus les préférés des femmes. Qu'en pensez-vous ? Hafida Kasmi : En tant que femme d'abord, je peux dire que les cosmétiques classiques sont au contraire très appréciés et très utilisés par les femmes algériennes, quels que soient leur âge, leur pays et leur origine. En tant qu'ingénieur exerçant dans une usine de fabrication de cosmétiques, je vois que tout ce qu'on fait s'écoule comme des petits pains et quand un produit manque dans notre stock les femmes nous le font savoir. Cela prouve que ces produits n'ont pas perdu leur crédibilité auprès des femmes et des hommes. Le constat général est que les femmes sont très fidèles à une marque, surtout quand elles sont satisfaites du résultat. Vénus est fabricant de cosmétiques depuis au moins 25 ans, existe-t-il une certification en Algérie comme c'est le cas dans d'autres pays, la France en l'occurrence ? À part les certifications du système en ISO 9001 et ISO 14001, les produits Venus ne sont pas certifiés. Ils sont en revanche de très bonne qualité, puisque ils sont très demandés par le consommateur. Il faut en outre rappeler que nous sommes en relation directe avec les grands fabricants de cosmétiques à l'échelle mondiale et qu'on arrive à exporter nos produits à l'étranger. Par ailleurs, nous produisons la gamme des soins dermiques sous licence avec un partenaire français, Sofia Cosmétique. Recourez-vous en tant que cosméticienne à l'utilisation d'essences naturelles, pour la fabrication de certains produits ? En tant que cosméticiens, nous avons tendance à travailler avec des matières premières qui ne provoquent pas de réaction cutanée, comme les huiles essentielles (l'huile de germe de blé, l'huile d'amande douce, etc), ou encore les extraits végétaux. En fait, nous travaillons avec des matières qui adoucissent, hydratent et nourrissent la peau (pour la fabrication des soins capillaires et dermiques), il faut aussi savoir qu'au laboratoire, nous travaillons aussi avec d'autres produits d'origine chimique parce que, il faut le dire, nous n'avons pas le choix. Toutefois, avec ces produits, nous veillons à ce que les limites tolérées par les réglementations algérienne et européenne ne soient pas dépassées. Il faut savoir que même les grands fabricants de cosmétiques à l'échelle mondiale recourent à ces mêmes matières chimiques et ce sont eux-mêmes qui les fabriquent ! Le programme Reatch, en cours d'élaboration, va nous orienter vers les produits à éviter. Avez-vous une stratégie de développement de biocosmétiques en vue ? En ce moment, on n'a pas de projets pour les produits bio mais il n'est pas exclu que l'on se verse dans le bio dans un avenir proche, d'autant que les biocosmétiques existent et sont vendus en France, comme ailleurs. Mais pour l'heure, ils coûtent cher. N. R.