Après un peu plus de trois mois de luttes intestines, le bureau du conseil syndical de l'entreprise ArcelorMittal Annaba a finalement élu, hier, son bureau exécutif à l'unanimité de ses membres. Cette nouvelle structure syndicale, qui a pour mission première de redresser la situation du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, a été officiellement installée hier matin par deux représentants de la Centrale UGTA, MM. Hamarnia et Adjabi, en présence du premier responsable de l'Union des travailleurs de la wilaya d'Annaba, M. Zouaba. Le bureau syndical d'entreprise ainsi installé a la particularité de compter en son sein une femme en la personne de Mme Ouled Zaoui, un cadre juridique qui aura à charge, fait nouveau, de structurer une commission spécialement affectée pour suivre les préoccupations des quelque 650 employés du site métallurgique d'El- Hadjar. On relèvera que de nombreuses femmes cadres, outre celles activant dans les services administratifs de l'usine, occupent des postes-clés au niveau des aciéries, des laminoirs et des bureaux d'études et de conception. Cette composante importante avait jusqu'alors des difficultés d'intégration, faute d'avoir ses représentants, tout autant que plusieurs secteurs de production qui n'avaient pas non plus de délégués avant ces élections mouvementées. Lors d'un bref point de presse qu'il a animé, hier, Smaïn Kouadria, le nouvel homme fort du syndicat, a retracé les épisodes les plus marquants du combat que ses camarades et lui-même ont mené depuis un certain 7 mai de cette année pour venir à bout de l'ancienne composante syndicale, jugée parasitaire par la quasi-majorité des travailleurs, tout en félicitant les salariés qui lui ont fait confiance pour en venir à bout, et surtout pour avoir permis à l'équipe dont il était le porte-parole de restaurer un climat serein au sein des usines du complexe et d'organiser des élections réellement démocratiques. Un scrutin inédit qui a permis l'émergence de jeunes compétences dans la nouvelle représentation syndicale, soulignera Smaïn Kouadria avant d'ajouter que le combat réel pour la valorisation d'ArcelorMittal Annaba ne fait que commencer. “Nous nous sommes fixé un mandat de 18 mois, d'ici au 18 octobre 2011, qui marque la fin de l'accord d'investissement et de partenariat qui lie Sider au groupe ArcelorMittal. Nous devons relever le défi de redorer le blason du complexe d'El-Hadjar en y améliorant la production et la productivité. L'Etat algérien pourra ainsi négocier en position honorable l'éventuelle poursuite de ce partenariat avec le géant mondial de l'acier qu'est ArcelorMittal”. Le syndicaliste affirmera, à l'occasion, que les représentants des travailleurs dont il fait partie comptent parallèlement faire aboutir les dossiers contenant les revendications socioprofessionnelles des collectifs non encore satisfaites.