Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Les élections pour le renouvellement du bureau du syndicat d'entreprise du complexe ArcelorMittal de Annaba se sont déroulées hier en présence de 2 secrétaires nationaux dépêchés par l'UGTA et des membres de l'Union de wilaya qui ont assisté à l'opération dans toutes ses phases. Les 45 délégués des 29 unités internes et ceux des autres unités installées à Alger, Oran et Skikda, au nombre de 3, ont exprimé leur choix, donnant une légitimité à ceux qui avaient mené le combat depuis le début. En effet, 7 candidats seulement se sont présentés pour les 6 postes devant constituer le bureau avec le retrait en cours de route de l'un d'eux, ce qui a conforté ceux restés en course qui ont été élus haut la main. Pour le poste de secrétaire général du syndicat, le seul candidat a été élu à l'unanimité, un plébiscite attendu d'ailleurs au vu de son parcours. En effet, il a été pour beaucoup dans les changements opérés ces derniers mois au sein du complexe. A la suite de son élection, M. Smaïl Kouadria a tenu, lors d'une conférence de presse, à rappeler les différentes étapes de la lutte syndicale des travailleurs qui ont été à l'origine de ces changements. «Il a fallu mener un combat sur tous les fronts, contre les passe-droits, la corruption, la gabegie, les détournements et les malversations, et tenir bon pour arriver aujourd'hui à ce résultat. Le nouveau syndicat élu pourra, aujourd'hui, négocier en force puisque c'est l'ensemble des 7 200 travailleurs qui l'ont mandaté et lui ont accordé leur confiance. Nous en serons dignes et nous défendrons leurs intérêts quelle que soit la situation.» Parlant des élections, il dira que le syndicat a été rajeuni avec l'entrée de 3 jeunes dont la moyenne d'âge ne dépasse pas la trentaine. Ils seront, selon lui, le premier noyau de la relève qui prendra en main le syndicat dans les années à venir. Parmi les candidats au bureau du syndicat, une femme cadre, juriste de formation, a été élue. Chargée des finances, elle s'occupera, entre autres, de la commission femmes, le complexe en comptant 650 travailleuses. Sur les perspectives d'avenir, le syndicat, en dehors de sa mission de représentation des travailleurs, compte prendre part à la négociation de la convention d'investissement et de partenariat qui se tiendra en octobre 2011. Selon le secrétaire général, celle signée avant n'a pas été entièrement respectée puisque sur les 170 millions de dollars qui devaient être investis pour la mise à niveau et le renouvellement des installations, arrivées à leurs limites, 110 millions seulement ont été effectivement réalisés. «Ce n'est que dernièrement que 3 nouveaux convertisseurs ont été commandés pour un montant de 12 millions de dollars à la faveur d'une reprise timide du marché international», a rappelé M. Smaïn Kouadria. Pour ce qui est de la réalisation des objectifs et du business plan, il assurera que les travailleurs, ne subissant plus de pression, se sentent plus disposés à produire. Quant aux problèmes et conflits, le syndicat est là pour les prendre en charge et les régler. Evoquant les affaires ayant secoué le complexe ces derniers mois, le secrétaire général rappellera que c'est son équipe qui avait dénoncé ce qui s'est passé et fourni toutes les informations concernant les marchés douteux ainsi que celles ayant trait à des malversations ou des détournements. «Aujourd'hui, nous sommes officiellement mandatés par les travailleurs ; nous avons nettoyé à 70% le complexe, il reste à peu près 30%. Nous allons sortir tous les dossiers et demander que des enquêtes soient ouvertes ; rien ni personne n'y échappera. Il s'agit, pour nous, de préserver notre outil de travail et de laisser le complexe debout et en production pour ceux qui viendront après nous», conclut-il.