Situé à une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de la commune d'Illoula, dans la wilaya de Tizi Ouzou, le village Aït Lahcen renferme une sublime richesse naturelle qui est la grotte, dénommée Ifri n'Ath Lahcen par les habitants de la région. Les villageois racontent que pendant la guerre de Libération, cet endroit avait servi de refuge, d'hôpital et de lieu de rencontres aux moudjahidine et aux chefs historiques. “Notre village était l'un des refuges les plus sûrs. Il était fréquenté par de grands révolutionnaires tels que Amirouche, Abane Ramdane, Krim Belkacem…, car il se situe dans une région boisée où se trouve la grotte d'Ifri”, nous dira un membre de l'association, qui porte désormais le nom du lieu. Ce dernier demeure encore un symbole pour les habitants d'Aït Lahcen qui attendent à ce qu'il soit classé patrimoine historique, vu le rôle qu'il a joué pendant la guerre. “Des démarche ont été entreprises pour son classement en site d'histoire, toutefois, l'on attend le bon vouloir des autorités concernées pour la concrétisation du projet”, nous diront des membres du comité de village. Selon les témoignages recueillis sur place auprès des vieilles mémoires et de certains moudjahidine de la région, le 28 novembre 1958, Ifri avait connu des bombardements sans répit à l'aide de canons, d'avions de chasse et de Napalm de la part des colons, visant plus de 600 personnes réfugiées à l'intérieur pendant trois jours et trois nuits, sans toutefois faire de victime, excepté un homme du village Lemssela qui serait mort accidentellement, rapportent-ils. Un lieu honoré chaque année par les villageois jusqu'à devenir chez certaines personnes un lieu de grâce vénéré. C'est ainsi que l'association Ifri avait élaboré, du 19 au 20 août passé, un riche programme à l'occasion du double anniversaire du 20 Août 1955 et 1956. Suivant l'affiche, des témoignages, des expositions d'objets d'art et de produits artisanaux ont été organisés. S'ensuivent des soirées d'animation artistique avec des pièces théâtrales, des chants et des remises de prix aux lauréats des divers examens. Un village en quête de soutien Si les villageois on réussi à réaliser avec leurs propres moyens la conduite d'eau (sur une distance de 4 km), l'assainissement, le cimentage des ruelles, Aït Lahcen, 819 habitants, attend une aide des pouvoirs publics pour l'aménagement d'un centre culturel, la réalisation d'une décharge publique et un soutien au mouvement associatif. Le village compte une association culturelle, environnementale et sportive qui a réussi à décrocher 12 médailles d'or lors des Championnats d'Afrique de 2001. Ce club ralliera les Championnats du monde d'octobre prochain au Canada, apprend-on de l'un de ses membres. Ses athlètes espèrent trouver les aides nécessaires et concrètes pour honorer l'Algérie comme il se doit. Une preuve d'amour qui leur tient à cœur et que ces jeunes souhaitent concrétiser, affichant une grande volonté. L'association environnementale, quant à elle, s'occupe de l'aménagement du territoire et de la protection de l'espace immédiat du village, dont la propreté témoigne de l'organisation qui règne. En matière d'activité et d'art traditionnel, l'association culturelle arrive à créer des postes d'emploi pour les jeunes filles. Elles réalisent des tapis, des robes kabyles et autres tissages qu'elles vendent ensuite au nom de l'association avec une marge de bénéfice qui leur revient.