Les élus locaux ne veulent pas accabler ouvertement les autorités sanitaires de la wilaya mais le malaise et l'impatience sont perceptibles. L'évacuation des urgences, notamment obstétricales, devient l'affaire des citoyens. Le secteur sanitaire d'Azazga se trouve à 30 km, sur un chemin abrupt. Les élus réclament l'affectation d'une ambulance pour le centre de santé du chef-lieu, pour assurer le transfert des malades et des blessés. Il est réclamé aussi l'installation d'un fauteuil dentaire et l'affectation d'un personnel médical suffisant. Il appartient aux autorités de prouver que la couverture sanitaire concerne aussi les populations vivant en haute montagne. Dans un document remis au wali de Tizi Ouzou, le président de l'exécutif communal, Yazid Belkalem, propose la « reconversion du centre de santé en polyclinique, l'APC étant prête à affecter les deux blocs de l'actuel siège au profit du secteur de la santé ». Les élus demandent par ailleurs la mise en service des salles de soins des villages Aït Ali Oumhand et Aït Aziz, achevées depuis 1998, non fonctionnelles à ce jour, et celle du village Hidjeb, réalisée sur un programme PCD. La commune a obtenu en 2004 le « principe de création » d'une agence CNAS. Un local a été aménagé et l'APC attend, depuis le 1er mars dernier, que la direction de la CNAS le réceptionne. La mise en service de cette agence rendra de grands services à la population de la commune, de même que le terminal au bureau de poste. « Les citoyens d'Illoula sont obligés de se rendre à Bouzeguène, Azazga ou Akbou pour consulter leur avoir ou effectuer des retraits », nous apprend-on. Des épreuves vécues au quotidien par la population locale sans que les pouvoirs publics ne daignent dépasser le stade des promesses et faire parvenir les moyens débloqués par les autorités centrales. Des antennes pour l'Algérienne des eaux (ADE) et Sonelgaz sont également souhaitées à Illoula. Dans ces villages accrochés à flanc de montagne, où la population s'est établie depuis des siècles et où l'on a façonné la roche pour bâtir les maisons, l'Etat a fait construire des établissements scolaires en préfabriqué. L'APC recommande de reconstruire en dur le lycée du chef-lieu et le CEM du village Agoussim. La commune veut aussi son infrastructure pour la formation professionnelle, les jeunes d'Illoula étant contraints d'aller à Azazga ou Mekla pour suivre un stage dans un CFPA. Dans le secteur de la jeunesse, il est enregistré un « manque flagrant en infrastructures sportives et culturelles, c'est pourquoi un foyer de jeunes est souhaitable au chef-lieu pour créer un lieu de rencontre et de loisirs ». L'APC a demandé aux autorités compétentes l'inscription d'un complexe sportif de proximité sur un terrain communal de 5 ha. 90 logements sociaux sont en cours de réalisation. Un programme insuffisant dans une commune où 1200 demandes de logement ont été déposées. Le maire souhaite le renforcement du programme socio-locatif, déclarant disposer de terrains d'assiette suffisants. « Le LSP dépasse les possibilités des citoyens qui demandent beaucoup plus le logement social », nous dit le P/APC. La commune n'a bénéficié auparavant que de 40 logements, dont 50% ont été réalisés. L'exécutif communal, dont fait partie un valeureux maquisard connu dans la région, demande aux autorités de wilaya une contribution pour réaliser des pistes vers des sites historiques, des grottes ayant abrité les soldats de l'ALN pendant la guerre de Libération nationale, comme à Aït Lahcène, Ighil Gueltounène et Aït Ali Oumhand.