Arrivé plus tôt dans la journée à Oran, l'ancien portier de la réserve du P-SG, Mohamed Benhammou, a paraphé, dans la soirée d'avant-hier, son contrat pour une saison au profit du MCO, empochant au passage une première tranche que certains estiment de l'ordre de près de 400 millions de centimes. Mais dans un club où, décidément, rien ne se fait comme partout ailleurs dans la planète football, ce recrutement devrait, au même titre que les autres “affaires non classées”, constituer une référence en matière de “coups fourrés”. Sans remettre en cause le statut déjà confirmé et la réputation bien établie de Benhammou, ce qui n'est d'ailleurs aucunement de notre ressort, encore moins notre finalité, son arrivée avant-hier à Oran pour finaliser les pourparlers avec la direction du Mouloudia ne répond, ainsi, à aucune logique ou raison valable. Car, avec Hichem Mezaïr, le MCO possède déjà l'un des meilleurs keepers algériens, si ce n'est le meilleur, qu'une hygiène de vie mal entretenue par le passé a, cependant, desservi aux yeux de ceux qui suivent de près l'actualité footballistique nationale. Sa doublure, Habbi, que Si Tahar Cherif El-Ouazzani voulait au MCO depuis déjà deux ans, possède également le profil d'un talentueux gardien à l'orée d'une prometteuse carrière dont il a déjà écrit une première partie irréprochable avec l'OM Arzew, son ancien club. Alors, pourquoi vouloir renforcer un compartiment qui n'en a absolument pas besoin. Ou plutôt, qui, au MCO, voulait et veut toujours faire du recrutement d'un gardien du niveau de Benhammou une sorte de priorité du moment ? Certainement pas le président Kacem Elimam dont tout Oran connaît la forte allergie aux joueurs à gros émoluments. Comme au MCO de 2009, c'est Seddik Abdennour, salarié à l'APC d'Oran, qui passe pour occuper la triple fonction de vice-président, manager général et conseiller d'Elimam, c'est donc forcément son idée. Il en a fait une réalité tangible depuis que Mezaïr a haussé le ton, tout récemment, réclamant un logement de fonction pour cesser de faire la navette entre Tlemcen et Oran quotidiennement, mais il y songeait depuis déjà un certain temps, dérangé très certainement par l'autorité grandissante de l'ex-portier international dans le vestiaire mouloudéen et son inégalable cote de popularité auprès du peuple d'El-Hamri. Certes, Mezaïr s'est rendu coupable de quelques absences aux entraînements, mais ne le faisait-il pas continuellement depuis qu'il est au MCO, sans pour autant que son rendement baisse et sans qu'aucun dirigeant oranais ne fasse même pas la grimace ? En s'engageant à recruter Benhammou au prix fort, quitte à endetter davantage la trésorerie du club, qui éprouve pourtant toutes les peines du monde à assurer aux joueurs ne serait-ce que des déplacements par avion, le bras droit d'Elimam a, toutefois, tout pris en compte, sauf un paramètre inévitable au MCO : les supporters. Or, en constatant que Mezaïr, qu'ils désignent comme le principal artisan de l'accession en D1, à hauteur même de 50%, et auquel ils vouent une considération sans faille, soit “oublié”, les Hamraoua ont décidé d'agir. À ce sujet, si certains se préparaient à effectuer une “descente”, hier soir, au stade Fréha-Benyoucef de Saint-Eugène, afin de “soutenir Mezaïr et de déconseiller à Benhammou d'entrer dans ce manège à but déstabilisateur”, d'autres ont tout simplement menacé Seddik Abdennour de “représailles au cas où ses agissements venaient à faire fuir Mezaïr”. Au milieu de toute cette nervosité ambiante, une question pertinente a ressurgi : comment se fait-il que Benhammou a été “assuré” de réintégrer l'équipe nationale dès qu'il trouve un club, alors que Mezaïr, qui a pratiquement réussi dans tous les clubs où il est passé (WAT, USMA, CRB, ESS…) et qui sort d'une grosse première partie de saison dans les bois du MCO, soit “oublié” ? Probablement, parce qu'il évolue justement dans un club où, vraiment, rien ne se passe comme partout ailleurs dans la planète football.