En parlant du problème israélo-palestinien en général et du troisième lieu saint de l'Islam, El-Qods, il faut d'emblée mettre les choses au clair pour éviter toute confusion et ne pas tomber dans le filet de l'antisémitisme. En Algérie, nous faisons bien la distinction entre le respect des juifs et de la religion juive et l'hégémonie sioniste, basée sur l'agression, l'occupation et l'élargissement. Nous avons une longue tradition de tolérance avec le peuple juif. Dans les moments difficiles, telle l'Inquisition qui avait frappé l'Andalousie, c'est bien les côtes et la vaste terre algérienne qui avaient ouvert les bras aux émigrés juifs à la recherche d'asile et de protection. De plus, chaque ville algérienne avait son quartier juif et cela ne gênait personne. Ils bénéficiaient pleinement des droits et devoirs de citoyens algériens et participaient à l'essor de l'économie, de la science et de la culture. Donc personne ne nous donne de leçons de ce côté-là. Par contre, nous voulons parler objectivement du problème d'El-Qods, le lieu d'ascension du Prophète au septième ciel, (Prière et Salut sur lui), sous occupation israélienne depuis la guerre des six jours de juin 1967, et qui nous interpelle. Elle se trouve dans une situation qui empire de plus en plus en étant purement convoitée par l'occupant. Ce dernier ne semble nullement inquiété ni par les Palestiniens, les propriétaires légitimes des lieux, ni par l'ensemble des musulmans qui protestent dans l'impuissance devant le fait accompli. Les responsables israéliens font semblant de lancer des initiatives de paix, mais sur le terrain, il y a la mise en application d'un plan diabolique d'extermination de tout un peuple. D'abord, ils excluent les discussions sur El-Qods partie arabe et la Mosquée elle-même et ils font tout pour annuler et renvoyer le plan de paix avec l'autorité palestinienne pour la création d'un Etat palestinien souverain sur les limites d'avant l'occupation de juin 67. Ce gain de temps est mis à profit pour mettre en exécution les plans de repeuplement et de colonisation dans la bande de Ramallah et dans la ville d'El-Qods. Les Etats-Unis et l'Union européenne, deux ensembles protecteurs de l'Etat d'Israël, voient et protestent du bout des lèvres. La rive est de Ramallah est devenue une coquille vidée de sa substance. L'occupant y a installé un nombre immense de colonies qui bénéficient de tous les avantages et infrastructures et a coincé les Palestiniens dans des villes et villages ghettos. Les Israélliens annoncent un arrêt pour que le lendemain, ils le lèvent par la reprise de constructions de colonies dans le but d'atteindre au plus vite le chiffre d'un million d'habitants et plus tard faire jouer la politique du nombre dans toute discussion. La même politique de pénétration et d'avancée d'un côté et de restriction et de spoliation de terres de l'autre pour tout mouvement palestinien, est menée dans la ville arabe d'El-Qods. Celle-ci est entièrement ceinturée de colonies de peuplement. De plus, les convoitises israéliennes visent à limiter la population arabe par tout moyen. Des démolitions d'habitation et déplacements de gens de leurs maisons au profit d'israéliens sont devenues des scènes au quotidien. La Mosquée d'El-Aqsa, incendiée par des extrémistes juifs en 1967 et retapée depuis, est profanée par le sanguinaire Sharon en 2001, ainsi que l' esplanade, ses enceintes et jardins subissent les pires restrictions. Les fidèles de moins de quarante ans sont interdits d'accès. Des travaux de tunnel sous la Mosquée sont menés depuis longtemps avec l'accord de la puissance occupante et qui menacent sa fondation. Toutefois, il faut rendre hommage aux habitants arabes, musulmans, chrétiens ou juifs pacifistes qui militent courageusement au quotidien sur place avec les moyens de bord pour sauvegarder l'essentiel et permettre à chacun de vivre sa religion comme cela avait toujours été le cas. La situation à Gaza n'est guère mieux lotie. Plus d'un million de Palestiniens vit le calvaire au quotidien. La ville d'El-Qods avait été ouverte pour la première fois par le Grand Calife Omar, que Dieu l'agrée, en veillant à ce qu'aucune goutte de sang ne soit versée. Ce fut un modèle de sagesse et de grandeur. L'histoire a retenu l'accueil du Calife par la population judéo-chrétienne en lui livrant la clé de la ville. En contrepartie, elle sauvegarda tous ses droits de citoyenneté et sa liberté du culte. Ce ne fut malheureusement pas le cas avec les croisés et le roi Richard qui avaient massacré tant de population locale sur son passage et dans la ville. En reprenant le dessus, Salah Eddine a répété le coup de son maître en remettant tout simplement les pendules à l'heure en rendant la ville à ses habitants légitimes dans un cadre de coexistence pacifique. Aujourd' hui El-Qods occupée interpelle chaque musulman pour réaliser sa libération et la rendre à ses vrais habitants et l'ouvrir à tous les musulmans pour pouvoir accéder au lieu saint et aux deux autres religions monothéistes sans restriction. Les musulmans, notamment dans le cadre des associations et des actions de solidarité et de soutien peuvent beaucoup faire et barrer la route à l'hégémonie et la propagande sionistes. L'opinion occidentale souvent mal informée, doit être éclairée à ce sujet. Dans les pays musulmans beaucoup de travail notamment associatif de sensibilisation reste à faire pour dévoiler le calcul et les agissements des sionistes et apporter le soutien à la libération d'El- Qods. Arafat avait fait un rêve, celui de prier dans son enceinte. Les musulmans sont assurés de la promesse de leur Prophète (Prière et Salut de Dieu sur lui). Le Jour Dernier n'arrivera pas avant qu'El- Qods ne soit totalement libérée. Nous y croyons fermement. S. B. (*) Membre de la cellule de communication du HCI, président du comité El Qods de la wilaya de Blida. [email protected]