Les responsables algériens prennent très au sérieux les menaces des délégués du mouvement citoyen. Lors des dernières réunions tenues à Tizi Ouzou et Béjaïa, les délégués avaient adopté un train de mesures qui inquiètent sérieusement le pouvoir algérien. Les autorités préparent un dispositif sécuritaire exceptionnel qui devrait être mis en place en Kabylie dans les jours à venir. D'importantes réunions ont récemment eu lieu au sein de différents départements chargés de la sécurité pour plancher sur la gestion des élections en Kabylie. Au cœur des discussions : quels moyens mettre en place pour assurer le déroulement du vote et la gestion d'éventuels dérapages qui risquent d'y avoir lieu. Première mesure : les services de sécurité sont mis en alerte numéro 2. Autant dire que la situation est d'une extrême gravité. Plusieurs casernes de police au niveau national seraient mises à contribution pour acheminer des renforts dans différentes régions de la Kabylie. Des convois auraient déjà été acheminés dans certaines localités. Dans la plus grande discrétion. Les policiers qui devraient être injectés sur le terrain auraient reçu de fermes instructions : le port et l'usage d'arme sont strictement prohibés. Les policiers affectés en Kabylie auraient été préalablement délestés de leurs armes afin d'éviter tout dérapage dont les conséquences seraient catastrophiques pour le scrutin. Les brigades antiémeutes ont reçu pour directives de faire exclusivement usage des balles en caoutchouc. En outre, les services de sécurité algériens viennent de faire récemment acquisition d'importantes quantités de bombes lacrymogènes. Le matériel aurait été acquis au Brésil. Ce pays d'Amérique latine constitue, à l'instar de l'Argentine, un fournisseur privilégié de l'Algérie dans le domaine de l'armement. À rappeler que, durant les événements du Printemps noir, les autorités algériennes avaient rencontré de grandes difficultés d'approvisionnement en bombes lacrymogènes lorsque certains pays de l'Union européenne avaient montré des réticences à en fournir aux services de sécurité algériens, un temps affectés par un problème de stock. Le même problème avait surgi lorsque les brigades chargées de la répression des émeutes étaient instruites de faire usage de balles en caoutchouc au lieu de balles réelles. On saura plus tard qu'une usine de fabrication de balles en caoutchouc a été mise en chantier dans une localité de l'Algérois après que les moules eurent été confectionnés et acheminés de Belgique. Cependant, pour l'heure, le problème semble être réglé. Reste alors à gérer le déroulement du scrutin du 10 octobre. Les responsables algériens prennent très au sérieux les menaces des délégués du mouvement citoyen. Lors des dernières réunions tenues à Tizi Ouzou et Béjaïa, les délégués avaient adopté un train de mesures qui inquiètent sérieusement le pouvoir algérien. Les délégués avaient mis en avant trois grandes résolutions : une marche pour le 5, une grève générale les 9 et 10 octobre et un blocage des routes pour la journée du jeudi 10. Les deux réunions auraient été spécialement décortiquées par les services de renseignements algériens qui seraient en possession des documents. Mieux, les renseignements généraux détiendraient des informations qui indiqueraient que de nombreuses localités de Kabylie seraient complètement hermétiques à partir du 5 octobre. De nombreux rapports auraient été transmis aux autorités quant au déroulement de la campagne électorale du parti d'Aït Ahmed. Il en ressort que le FFS ne serait pas en mesure de garantir la participation de ses candidats dans plusieurs villages de Kabylie. Reste une mince note d'espoir : certaines grandes agglomérations, notamment dans les grandes villes de Béjaïa et Tizi Ouzou, le taux de participation pourrait avoisiner le même que celui des élections législatives de mai dernier. Autant dire un mince espoir. F. A. Sûreté nationale Ali Tounsi à Tizi Ouzou • Le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, a effectué une visite officielle, hier, à Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya, où il a inauguré de nouvelles infrastructures, telles que la nouvelle caserne abritant la 16e URS de Tizi Ouzou, située sur la sortie sud de la ville, deux nouveaux sièges de sûreté urbaine à la Nouvelle-Ville, l'un à proximité du nouveau pôle technologique de Hasnaoua II et l'autre mitoyen à l'ex-Souk El-Fellah Balloua. Par ailleurs, le DGSN devait inaugurer un célibatorium, situé à proximité du siège de la sûreté de wilaya, appelé à servir de résidence collective pour des jeunes policiers en service. Selon le chef de sûreté de la wilaya de Tizi Ouzou, M. Méliani, deux autres projets de sûreté urbaine sont encore prévus à Boukhalfa et à Tizi Ouzou (Haute-Ville) pour multiplier les services de police de proximité. B. T.