Les débats ont été sans fard et tous les délégués ont eu à aborder divers événements. Cinq coordinations représentant les wilayas de Béjaïa, Bouira, Boumerdès, Batna et Tizi Ouzou, se sont rencontrées en session interwilayas du mouvement citoyen à Agouni Moussi, dans la commune d'Iflissen (Tigzirt). Les travaux qui ont démarré dans la soirée de samedi ont occupé les délégués durant la majeure partie de la nuit pour reprendre le lendemain. Les débats ont été sans fard et tous les délégués ont eu à aborder divers événements. Dans ce sens, il a été question des dysfonctionnements de quelques structures du mouvement, c'est ainsi qu'a été arrêtée la tenue d'un conclave extraordinaire de l'Interwilayas afin d'aborder dans de très larges débats, tous les problèmes de fond. Cette réunion, dont le jour et le lieu seront fixés ultérieurement, axera son travail principalement sur ces «faux problèmes» qui, s'ils ne sont pas abordés et réglés à temps, risquent fort de perturber le mouvement. Les délégués, après avoir écouté de nombreuses interventions, ont finalement décidé d'une grève générale pour la journée du 5 juillet, d'un rassemblement à la place du 1er-Mai, à la même date, et d'adresser un appel de soutien au peuple, en expliquant le sens et la portée du combatpacifique mené depuis maintenant près de 15 mois. Lors des débats, certains délégués, dont ceux de Béjaïa, ont montré du doigt certains titres de presse accusés de désinformation concernant le mouvement. Bouira a fait part d'une «tentative d'incendie» ayant ciblé la prison de Bouira, les délégués ont parlé, à ce propos, d'une voiture banalisée ayant mitraillé, au passage, un café, blessant trois personnes dont une gravement; les représentants de Bouira affirmaient qu'il «s'agissait d'un groupe à la solde du pouvoir!» Comme ils déclarent que ce groupe est actuellement en train de faire de l'agitation en vue des prochaines élections locales. Les délégués des Aurès ont tenu à souligner, quant à eux, «la difficulté énorme d'organiser chez eux des activités». Et d'ajouter: «La répression qui s'abat sur les délégués est féroce!». La délégation des Aurès a donné en exemple le cas de 7 personnes traduites en justice dimanche pour leurs activités au sein du mouvement. Boumerdès a évoqué, pour sa part, «les tentatives d'infiltration, pour noyautage par des agents du pouvoir...» Alors que les représentants de Tizi Ouzou sont longuement revenus «sur les arrestations massives et les pressions exercées sur la Cadc...» Les délégués ont finalement abordé tous les thèmes à l'ordre du jour, et ont tenu particulièrement à réaffirmer la dimension nationale du mouvement citoyen. Peu après la fin des travaux de l'Interwilayas, la Cadc de la wilaya de Tizi Ouzou s'est réunie en session extraordinaire sur les mêmes lieux. L'urgence était la présence de Y.Mehdi, accusé d'être au service du pouvoir car il a pris contact avec les détenus de Tizi Ouzou. L'intéressé tenait à s'expliquer devant les délégués de la Cadc. Dans son explication, le mis en cause déclare «n'avoir jamais cherché à intimider ou à forcer l'un ou l'autre des détenus...» Il continue pour dire: «L'amertume des détenus à l'égard des délégués.» Et d'ajouter: «Je suis victime d'un coup de poignard dans le dos, le coup m'a été asséné par quelques personnes de Tizi Ouzou. Mais ces personnes ne sont pas sans ignorer que je sais un certain nombre de choses sur elles, et pas des meilleures, elles ont peur que je ne dévoile tout !/» Le mis en cause a parlé de «racket de commerçants, de détournements de grosses sommes d'argent et de médicaments et même de menaces de mort à l'endroit de certains délégués et journalistes...» Avec cette affaire, la Cadc entre dans une période de turbulences. Il faudra que la coordination règle au plus vite ce différend, sinon...hélas! la voie sera ouverte à...l'aventure.