Liberté : Quel est le concept de l'émission que vous animez “Le match à l'affiche” ? Hakim Kachroud : En règle générale, il s'agit de mettre à l'honneur le match le plus intéressant de la semaine pour la communauté algérienne résidant à l'étranger. C'est une émission qui débat du sport et du football national en particulier et ce avec ses invités : des entraîneurs, des joueurs, des techniciens du sport… qui viennent décortiquer la rencontre du jour, ils donnent leur avis sur le déroulement du match, comme c'est du direct, ils font un point rapide sur la première mi-temps, sur les changements éventuels que l'entraîneur pourrait apporter dans l'équipe… La diffusion de l'émission dépend donc du planning footballistique des rencontres algériennes… Cela dépend surtout du programme du championnat national, mais logiquement, chaque semaine nous avons un match ; si ce n'est pas le championnat national, nous aurons un match de l'équipe nationale, un match de Coupe d'Afrique ou même un match important de handball ! Parce que le principe de l'émission n'est pas seulement centré autour du football, “Le match à l'affiche” peut être un match de volley-ball, un match de basket-ball ou un match de football, bref, c'est le match qui fera la une des journaux le lendemain. Certes, pour l'instant, il n'y a que le foot qui attire le public, surtout avec les qualifications Coupe du monde/Coupe d'Afrique, mais avec le temps, cela pourrait changer. Depuis combien de temps l'émission existe ? L'émission existe depuis l'an passé, elle a démarré avec neuf numéros consacrés aux grandes rencontres de football qui ont marqué la saison dernière, comme la Coupe d'Algérie (c'était d'ailleurs la première fois que Canal Algérie faisait un direct de 5 heures). Cette année, l'émission a été reconduite, on a démarré régulièrement avec le début du championnat. L'émission a son jour fixe, son studio, son équipe et ses animateurs fixes aussi. Durant le mois de Ramadhan, nous vous donnons rendez-vous le samedi à partir de 22h, mais à l'avenir, cela dépendra de la Fédération de football et de sa feuille de route. “Le match à l'affiche” risque d'être volatile dans la semaine en fonction de l'importance de la rencontre. Comment s'effectue le choix des invités de l'émission ? Le choix des invités se fait selon l'importance de la rencontre, soit on ramène des anciens entraîneurs ou joueurs qui ont servi dans l'une des deux équipes qui jouent sur le terrain, soit carrément d'anciens joueurs qui ont arrêté le football pour nous donner leur point de vue sur l'évolution de ce sport, sans pour autant critiquer le travail des entraîneurs, là, n'est pas le but de l'émission. Ce qui nous intéresse, c'est d'avoir cette vision extérieure… et comme tous les Algériens sont un peu entraîneurs de football, donc tout le monde est appelé à débattre et à donner un avis personnel, c'est d'ailleurs l'un de mes objectifs. Je suis appelé par la suite à faire participer des supporters pour qu'ils nous disent comment est-ce qu'ils voient leur formation, ainsi que la gestion de leur équipe ou la disposition des joueurs… etc. Et pour revenir aux invités, c'est aussi l'occasion de faire passer des gens qu'on a pas l'habitude de voir à l'antenne, qu'on arrête de montrer toujours les mêmes personnes à la télévision, j'essaie de mettre en avant, le plus souvent possible, les jeunes, j'ai ramené par exemple l'entraîneur de Tlemcen, qui est un entraîneur très jeune, qui a fait une très bonne saison à Tlemcen, j'ai avec moi aussi un consultant qui n'est pas footballeur, il est cadre de sport de la DJS, c'est-à-dire qu'il connaît tout ce qui est terminologie du sport, tout ce qui est préparation physique et technique… De manière générale, on fait le choix des intervenants selon leurs pertinences, c'est clair qu'on ne prend pas n'importe qui. On prend des personnes qui n'ont pas, entre parenthèses, la langue de bois, qui s'expriment bien et qui ont beaucoup de présence, parce qu'il y en a marre de la langue de bois, il faut parler pour essayer de sortir le football du marasme dans lequel il a vécu pendant des années et dans lequel il vit encore. Il faut dire ce qu'il en est, on ne voit pas de très belles choses sur le terrain et les tribunes, il est temps de changer les choses ! Qu'est-ce qui vous a plongé dans le monde du sport ? Je suis un cadre du sport à l'origine, j'ai un diplôme d'entraîneur, je ne le dis jamais, mais je suis entraîneur spécialiste en gymnastique, donc quand je vais pour faire des interviews avec des entraîneurs, quand on me parle de préparation physique, je sais de quoi il s'agit… C'est vrai que la préparation n'est pas la même d'une discipline à une autre, mais, partant du principe que dans le monde, il existe trois sports complets qui demandent une préparation tout aussi complète (la natation, l'athlétisme et la gymnastique), je saisis et maîtrise tout ce qui se dit sur le plateau. Nous n'avons jamais parlé autant de football que durant ces derniers mois, même si le foot a toujours été le sport roi en Algérie, quel est votre sentiment à ce sujet ? J'ai toujours été un peu “antifootball”, c'est un sport qui a mis de côté pratiquement toutes les autres disciplines. Il y a le football qui, en ce moment, est en train de faire encore plus parler de lui avec cette double qualification Coupe du monde/Coupe d'Afrique, c'est vrai que les joueurs qui sont dans cette équipe nationale sont des joueurs qui en veulent, c'est vrai que la fédération a mis tous les moyens (contrairement aux autres disciplines) nécessaires à cette équipe nationale pour qu'elle aille le plus loin possible… Mais ce n'est pas une fin en soit. Que l'équipe nationale arrive en Coupe du monde c'est très bien, mais il faut aussi s'inquiéter de ce que va devenir le football algérien après cette équipe ! Je n'ai pas envie qu'on retombe dans les cas 82 ou 86 où l'équipe était arrivée en Coupe du monde et durant 24 ans, plus rien ! Ce sera les sujets abordés ce dimanche (exceptionnellement) sur Canal Algérie à 22h avec des invités-surprise, je ne vous en dis pas plus !