N'ayant pas réussi à mettre fin aux activités terroristes et au banditisme avec les unités classiques implantées jusque-là dans la wilaya de Tizi Ouzou, où le phénomène de l'insécurité a pris ces dernières années des proportions alarmantes, la Gendarmerie nationale a décidé d'agir autrement, et ce, en se dotant de nouvelles unités spécialisées dans la lutte antiterroriste et la répression du grand banditisme. Selon le commandant du secteur de la gendarmerie dans la wilaya de Tizi Ouzou Ben Azouz, sept sections de sécurité et d'intervention (SSI) sont déjà installées, et donc opérationnelles à travers le territoire de la wilaya. Tizi Ouzou, Tadmaït, Drâa Ben-Khedda, Fréha, Aïn El-Hammam, Yakourène et Tigzirt sont les sept localités où sont implantées ces nouvelles unités d'élite de la gendarmerie, un corps créé à l'image du GGN en France. La Gendarmerie nationale a choisi, selon le colonel de la gendarmerie, les localités les plus touchées par les phénomènes du terrorisme et du grand banditisme pour implanter ces unités qui sont rattachées aux brigades de gendarmerie déjà existantes, mais dont le rayon d'intervention est plus large que celui des brigades classiques. Les effectifs de ces sections sont hautement entraînés et formés dans la traque des criminels, que ce soit les groupes islamistes armés ou de banditisme qui sont de plus en plus nombreux à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou où d'ailleurs, il n'y a pas une semaine qui passe sans qu'un attentat, un kidnapping, un faux barrage ou au moins un mouvement suspect de groupes armés ne soit signalé. C'est justement contre ces phénomènes qui inquiètent à plus forte raison la population locale, qui vit plus la peur au ventre, les services de sécurité, qui sont constamment ciblés par les attentats, et les entrepreneurs qui assistent périodiquement à l'enlèvement d'un d'entre eux que ce corps nouvellement installé à Tizi Ouzou devra lutter. Une lutte qui a déjà, a-t-on appris, débuté sur le terrain puisque les éléments de ces unités autonomes et réputées être aussi efficaces que celles de l'ex-ONRB, sont déjà sur le terrain, parallèlement aux autres forces de sécurité qui ont enclenché des opérations de ratissage dans plusieurs localités de la wilaya à l'effet d'éloigner les groupes armés de tous les périmètres urbains et d'exercer une pression sur eux dans certains maquis où ils sont concentrés. Il est à souligner que l'implantation de ce corps d'élite dans la wilaya de Tizi Ouzou, où le corps de la gendarmerie opère déjà progressivement son redéploiement, n'est qu'une partie du nouveau plan de lutte antiterroriste que les autorités comptent mettre en place pour mettre fin au climat d'insécurité régnant. Un climat d'insécurité né après les évènements de Kabylie en 2001 et aggravé par la démobilisation citoyenne et politicienne après l'élargissement des terroristes et l'adoption de la politique de la réconciliation nationale. Deux facteurs qui ont permis, en plus du relief favorable et de la traque sans cesse des groupes armés dans les autres régions du pays, aux terroristes de transformer la Kabylie, qui était jusqu'alors un terrain de repli, en théâtre d'opérations sanguinaires qui n'ont épargné ni les services de sécurité ni la population locale.