Des régions entières de Kabylie sont restées sans Bmpj et parfois sans brigade de gendarmerie. Ce qui a laissé le champ libre aux terroristes et aux bandits. La Kabylie retrouve, peu à peu, ses gendarmes. La gendarmerie et les services de sécurité vont se redéployer en Kabylie. Le corps de la Gendarmerie nationale compte renforcer davantage ses structures dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le commandant général de la Gendarmerie nationale à Tizi Ouzou, Hamdi Rouari, a indiqué, que pas moins de quatorze nouvelles brigades seront implantées dans différentes régions, et ce avant de parvenir à couvrir toutes les 67 communes de la wilaya. Intervenant dans un point de presse, le chef du bureau Sécurité publique et route a affirmé que «l'étude technique de ces projets et le choix du terrain ont été faits dans l'optique de réaliser ces infrastructures dans les meilleurs délais, notamment pour les 14 brigades dont la mise en service est prévue pour l'année prochaine. Mais les prévisions du commandement de la Gendarmerie nationale ne s'arrêtent pas là, puisque l'objectif recherché est de couvrir la totalité du territoire de la wilaya». Ce retour progressif du corps de la Gendarmerie à Tizi Ouzou a été annoncé au mois de juin 2007 par le wali, Hocine Mazouz, lors de son déplacement au CHU Nedir pour rendre visite aux victimes de l'attentat perpétré à la gare routière. Auparavant, le même responsable de la Gendarmerie avait annoncé que d'ici à la fin 2008, c'est une quinzaine de brigades qui seront rouvertes. Chose promise, chose due. Et à ce dernier de préciser, hier, par ailleurs, qu'«actuellement, les éléments de la Gendarmerie nationale interviennent dans le sens de sécuriser davantage le citoyen. Il n' y a aucun problème avec la population. Des citoyens de certaines communes ont même demandé le redéploiement de la gendarmerie». En effet, à la lumière des propos du responsable de la gendarmerie, on peut aisément comprendre que le corps de sécurité en question s'attelle à se redéployer de manière progressive en Haute Kabylie. «Les conditions sont favorables à ce redéploiement», a révélé le commandant général de la Gendarmerie se basant sur le constat de «la disponibilité de la population à coopérer avec nos forces, notamment dans le domaine de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes». Il faut, en effet, rappeler que depuis les événements qui avaient ensanglanté la région en 2001 et avec l'avènement du mouvement des archs, les hommes en vert étaient «mis en quarantaine» par la population. A l'origine, la mort accidentelle du jeune Guermah Massinissa, à l'intérieur de la brigade de la gendarmerie à Béni Douala. Depuis, c'est le «divorce» entre la population et les gendarmes. De nombreuses brigades ont été, à la suite, bien évidemment sous la pression du mouvement citoyen, délocalisées pour, sans doute, apaiser l'effervescence des jeunes émeutiers qui revendiquaient le départ pur et simple de la Gendarmerie. Des régions entières de Kabylie sont restées sans Bmpj et parfois sans brigades de la gendarmerie. Ce qui a laissé le champ libre aux terroristes et aux bandits. Aujourd'hui, après un retrait de quelques années, les gendarmes réinvestissent le terrain. Le commandant Hamdi Rouari estime que les choses ont changé d'autant plus que, dit-il, «plusieurs comités de villages ont demandé le redéploiement de la gendarmerie surtout avec la prolifération de la criminalité qui a pris des proportions. Mais avec la contribution des citoyens, notre corps peut mettre à plat plusieurs actions de banditisme ou d'autres actes de criminalité». Par ailleurs, le même responsable a, dans un bilan détaillé, précisé que la quasi-totalité des cas d'enlèvements enregistrés en Kabylie sont l'oeuvre de groupes terroristes qui sont, selon ses dires, à la recherche de financements. Enfin, la gendarmerie se redéploie progressivement dans la wilaya de Tizi Ouzou et ce, en attendant d'investir totalement le terrain. D'ailleurs, la couverture de la totalité du territoire de la région figure parmi les perspectives de ce corps de sécurité. Car, depuis quelques années, la région est livrée aux mains de l'hydre. En effet, la Kabylie connaît ces derniers temps une situation sociale assez difficile. Outre le chômage, on constate une forte population de déscolarisés, la prolifération de lieux de déperdition attirant souvent une jeunesse en mal de repères. Le redéploiement de la gendarmerie apparaît donc comme une véritable et urgente opération de salubrité publique.