Les huit familles expulsées d'une bâtisse de la rue Zemouri-Abdelbaki, qui vivent depuis mai dernier sous une tente, prennent leur mal en patience durant de mois de Ramadhan passé dans la rue, en attendant que les autorités finissent par tenir la promesse de les reloger dans des habitations décentes. Après avoir abandonné l'espoir d'obtenir un logement avant le mois de Ramadhan, elles se sont finalement résolues à ajouter une petite tente faisant office de cuisine pour y préparer les repas du f'tour, à la grande toile sous laquelle elles vivent et qui barre toute la rue, face à la bâtisse qu'elles avaient occupée pendant des décennies et qui a été récupérée par ses propriétaires par voie de justice. En ce mois de Ramadhan, leur moral est au plus bas. Les hommes, qui se relaient pour faire la garde autour de la tente la nuit, dorment dans une pièce de la mosquée El Forkane toute proche, comme nous l'a indiqué la doyenne de ces rescapés, el hadja, qui craint que l'hiver ne les trouve encore sous la toile, bien qu'elle déclare qu'elle garde toujours l'espoir de voir leur calvaire bientôt prendre fin.