Encore un tour de vis contre l'immigration et les étrangers en provenance du Sud en général. L'Union européenne, qui n'en finit pas dans sa politique contre l'immigration, va encore proposer au courant de ce mois de septembre une autre batterie de textes, plus draconienne et davantage liberticide. Puisque toutes les mesures ont été énoncées pour renvoyer les candidats à l'immigration clandestine, il ne reste plus qu'à rendre légale la chasse aux immigrés indésirables et en place en Europe. C'est à la Suède, qui s'est dit fière de “sa tradition d'accueil” qu'échoit ce travail d'assèchement de flux de réfugiés via la Méditerranée, et d'éradication d'immigrés indésirables au sein de la vieille Europe notamment. Présidente de l'UE, la Suède qui se dit consciente du drame humain, marqué chaque été par des noyades aux portes méditerranéennes de l'Europe, invoque la crise économique et la montée du chômage. Bref, Stockholm se défausse au motif du virage à droite des opinions européennes qui, selon Bruxelles, ne poussent pas du tout à la sérénité du débat sur l'immigration ! Premières mesures : réinstaller dans le reste de l'Europe et au bon vouloir de chaque capitale une partie des irréguliers échoués au sud de l'Italie, en Grèce, en Espagne, à Chypre et à Malte. Jusqu'ici seule la France a entrouvert sa porte, mais les candidats à l'immigration sauvage ne doivent surtout pas se faire d'illusions, avertit Bruxelles. Les clandestins parqués dans les camps de rétentions seront réexpédiés chez eux, tôt ou tard. L'UE ne désespère pas de semer le long des rives sud de la Méditerranée des petits “Guantanamo” où elle expédiera ses indésirables contre des aides et facilitations pour les pays qui acceptent de les abriter. La Libye n'a-t-elle pas cédé devant les insistances sonnantes de Berlusconi ? Alors, fini pratiquement le droit d'asile dont s'enorgueillit la vielle Europe. Pour la présidence suédoise, il faut mettre sur pied une politique d'asile “plus efficace”. Entendre plus musclée. Au prétexte d'harmoniser les lois nationales des 27 sur ce sujet, le droit européen qui, dans le fond, n'impose que des normes minimales de protection pour les étrangers et les demandeurs d'asile, sera revu à la baisse. Schengen sera fermé aux indésirables, assène-t-on à Bruxelles où l'on rappelle sans cesse que rien l'an dernier, quelque 70 000 clandestins ont traversé la Méditerranée dans l'espoir de forcer la porte de l'UE. Heureusement pour ces indésirables que pour l'heure, le Sud et le Nord de l'Europe sont loin de s'entendre, les nordiques refusant de partager le fardeau des indésirables qui arrivent du sud de la Méditerranée. En outre, l'Europe donne une image très mauvaise d'elle-même après ses sermons sur Guantanamo version américaine. Le Haut- Commissariat aux réfugiés de l'ONU a demandé la fermeture immédiate d'un camp de l'île grecque de Lesbos, où s'entassent hommes, femmes et enfants. Et d'un autre à Pagani, sans eau courante ni sanitaires ! En Italie, à Chypre ou à Malte, d'autres “Guantanamo” essuient la dénonciation régulière des ONG.“On ne peut pas continuer à traiter les gens comme ça”, insistent-elles. En première ligne de cette guerre européenne contre les immigrés indésirables, les harraga venus d'Afrique et les boat-people mieux organisés de l'Asie via le Proche-Orient.