Une ouverture expéditive sans discours de la ministre de la Culture, sans hommage proprement dit à Hadj M'rizek et une entrée sans transition dans le vif du sujet. Ce sont-là les principaux faits de la soirée de mercredi, coïncidant avec le coup d'envoi de la 4e édition du Festival national de chanson chaâbie. C'est mercredi dernier que le coup d'envoi de la 4e édition du Festival national de la chanson chaâbie a été donné, dans l'antre de Bachtarzi, pour se poursuivre jusqu'au 15 septembre. En présence de la ministre de la Culture, d'un grand nombre d'artistes et de fins mélomanes, cette ouverture qui devait rendre hommage à Hadj M'rizek a été expéditive et marquée par une grande monotonie. En effet, bien que dédié à Hadj M'rizek, le festival n'a pas rendu hommage à ce dernier, car, d'après l'organisation, l'association les Amis de la Rampe Vallée a déjà organisé une journée spécialement dédiée à l'artiste, au début du mois courant ; toutefois, ceci est tout de même troublant, car ce n'est vraiment pas cohérent de dédier une édition à quelqu'un et de ne rien prévoir en son honneur. Le festival rendra également hommage aux cheikhs Amar Lachab et Hassen Saïd. Des pensées largement méritées ! Par ailleurs, dans son allocution d'ouverture, le commissaire du festival, Abdelkader Bendamèche, a déclaré : “Les sélections des trente concurrents qui vont se produire tout au long du festival se sont articulées autour de deux étapes : une première en mars dernier, durant laquelle nous avons enregistré 321 participants en provenance de 24 wilayas. Puis, il y a eu les demi-finales en juillet dernier. Sur les 83 que nous avions retenus, nous avons sélectionné les 30 finalistes.” M. Bendamèche a également salué l'initiative de l'institutionnalisation d'un tel festival, tout en rappelant les deux nouveautés de cette édition : l'organisation de journées de formation grâce à l'aide et au soutien de l'Institut national supérieur de musique, ainsi que la présence des éditions Enag avec une expo-vente à l'entrée du TNA. La ministre a délégué M. Bendamèche d'annoncer l'ouverture officielle de cette édition. Après la présentation du jury et à sa tête Boudjemaâ El Ankis comme président — et qui sera secondé par cinq autres personnes, notamment le chanteur et ancien maestro de l'orchestre de la radio algérienne Cheikh Tahar Ben Ahmed, le chanteur et actuel maître de l'orchestre de la radio Abdelkader Rezkellah, le chercher et poète Abderrahmane Aïssaoui, le musicien, chercheur et universitaire Mohamed Hmaïdia, et le chercheur et auteur Mohamed Touzout — place à la compétition, avec les prestations de quatre premiers finalistes, dont le tour de chant devait durer quinze minutes pour chacun. Le premier à se jeter dans l'arène a été Zoheir Aït Kaci d'Alger qui, drapé d'un bel habit traditionnel, a fait une prestation correcte et bien maîtrisé son texte malgré le stress, largement perceptible, notamment dans son intonation. Vint ensuite le tour de Mohamed Khoulali de Tizi Ouzou, qui a fait une remarquable prestation, allant jusqu'à faire chanter son mandole. En effet, il a joué de cet instrument comme d'autres joueraient à la guitare électrique, avec une maîtrise rare et un sens du rythme assez intéressant. Et bien qu'il n'ait pas porté une tenue traditionnelle, comme le reste de ses camarades, il a superbement assuré son tour de chant, notamment en reprenant la célébrissime Mmi Azizen, d'El Hadj M'hamed El Anka. Hind Abdelli de Mostaganem a préféré interpréter du mdih à la gloire du Prophète Mohammed (QSSSL), avec la chanson Manourak Alam Belfdjar, du poète Benmeseyeb, mais son interprétation s'apparentait plus à de l'andalou qu'à du chaâbi. Le dernier concurrent de la soirée a été Belkacem Bourai de Béjaïa, qui a fait une prestation correcte. Après la compétition, place à la détente, avec une lecture du poème de Belkacem Oueld Saïd intitulé Kifach Hilti ya nassi, devenu célèbre grâce à l'interprétation de notamment Hadj M'rizek et d'El Hachemi Guerouabi. Cette lecture a été dispensée par le commissaire du festival. Artistes accomplis, les lauréats des trois précédentes éditions, Mohamed Réda Charf, Abdelhak Bourouba et Youcef Benyeghzer, ont animé la deuxième partie de cette première soirée qui a laissé le public sur sa faim et qui avait comme un goût d'inachevé.