Dieu est au fait non seulement de nos paroles et actes, mais Il est le seul à connaître nos intentions qu'Il garde secrètes jusqu'au Jugement dernier. On sait que même les anges gardiens, qui enregistrent tout ce que nous faisons, ne peuvent pénétrer le secret de nos cœurs sauf permission de Dieu. Le croyant le plus simple en est conscient et vous le rappelle au besoin à tout moment. De là, Dieu agit en son bon vouloir pour guider les gens du bien, en offrant l'occasion aux autres de se repentir jusqu'à la dernière minute de leur vie. Dieu, contrairement à ce que pensent les gens qui ignorent, est constamment présent avec ses créatures. Il dispose comme bon Lui semble avec équité et justice. Le Coran nous a ramené des exemples concrets d'écoute de Dieu. On a vu qu'Il aimait écouter les récitants qui ont une belle voix en leur promettant la bonne récompense. Il écoute aussi les doléances et les implorations, notamment des pauvres, des malades, des déshérités, des faibles, des gens pieux, des savants, des jeûneurs, des voyageurs, des parents, des gens spoliés de leurs droits, des femmes enceintes et des femmes brimées. La réponse pour ceux qui sont sincères et patientent peut être immédiate ou suivra après, ici-bas et dans l'au-delà. “Votre Seigneur a dit : implorez-moi et je vous exaucerai !” V. 60 S. Ghafer (Celui qui pardonne). L'imploration de Dieu est un signe de reconnaissance de la Miséricorde et de la Grandeur. Toute créature a besoin de Lui et pas le contraire. C'est pour cela que ceux qui s'y refusent en sont écartés et ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes lorsqu'il se sera trop tard pour eux. Nous voulons nous arrêter un moment sur un autre exemple d'écoute, très significatif puisqu'il concerne la défense de la femme-épouse. Celui consacré par sourate El Moudjadala à celle qui a discuté avec le Prophète (P. et S. sur lui) au sujet de son mari qui l'avait répudiée sans raison valable en prononçant la formule païenne de divorce, pratiquée dans la société mecquoise. Il s'agit de Khaoula, une femme âgée, usée par tant d'années de mariage, ayant encore des enfants à charge et sans ressource, ni soutien. Poussée par son malheur, elle défia les tabous en se présentant au Prophète (P. et S. sur lui) qui l'avait reçue avec correction, en lui exposant son cas. Emu et peiné, le Prophète (P. et S. sur lui) se retira dans l'espoir d'avoir une réponse du Ciel. Combien fut grande sa joie en constatant l'ange Gabriel venir le trouver pour lui révéler toute une sourate, réservée à cette dame humble, mais ayant une grande valeur chez le Seigneur. “En vérité, Dieu a entendu les dires de celle qui discutait avec toi au sujet de son époux et qui se plaignait à Dieu. Il a entendu votre dialogue, étant Celui qui entend et voit tout.” (01). Comme on l'a vu dans les sourate El Houdjourate et El Djinn, la réponse a été aussi dans la forme que dans le fond une merveille architecturale. Il y a une première partie consacrée au récit, en huit versets, et une deuxième, sous forme de trois interpellations (N'as-tu point vu ?), pour tirer la leçon et appuyer les signes de Dieu. La décision divine est en faveur d'elle : “Ceux d'entre vous qui répudient leurs femmes en disant : tu es aussi interdite désormais pour moi que le dos de ma mère [doivent convenir] que leurs épouses ne sont pas leurs mères, que leurs mères sont celles qui les ont enfantés, qu'ils profèrent des paroles blâmables et fausses et que Dieu est indulgent et clément.” (02) La sourate pose ensuite les conditions du repentir : libérer un esclave, sinon jeûner deux mois d'affilée, sinon s'acquitter de la nourriture de 60 démunis pour ceux qui ne peuvent pas jeûner. Ceux qui persistent sont avertis de châtiments pénibles. Depuis, cette formule païenne a été interdite et les femmes rétablies dans leurs droits. Les maris sont enclins à négliger les épouses lorsqu'elles atteignent un âge avancé, après avoir tout donné, et les délaissent au profit de moins âgées qu'elles. Cette sourate prend leur défense en leur rendant hommage et en leur garantissant leur sécurité et celle du foyer. La preuve, elles sont des mères utiles, serviables, dévouées et pleines de baraka qui peuvent donner jusqu'à la fin de leur vie. Elles demandent tout simplement un respect, un minimum de droits. Elles sont capables de charmer et de donner plus. Elles sont la pierre angulaire de la famille et sa continuation. Demeure l'espoir pour les femmes en général et celles en particulier qui luttent pour leurs conditions et la stabilité et la prospérité de leurs foyers et leurs enfants, ainsi que celles qui n'ont pas la chance de se marier et qui aspirent à un toit et une famille. À ce titre, il faut rendre un hommage à notre courageux imam Abderrezzak dont la chaîne Al Arabia vient de lui consacrer un reportage spécial. Il a le mérite de dire tout ce que beaucoup pensent tout bas en attirant l'attention sur l'immense réserve de femmes qui ne trouvent pas de partenaires et qui souffrent en silence. Plus de deux millions d'entre elles quittent ce monde avant de fonder un foyer légitime, nous dit-il. Le récit de Khaoula demeure une référence. Cette épouse sincère, exacte et courageuse, reste la femme qui a ému le Prophète (P. et S.sur lui), réussit à faire monter sa voix jusqu'au Trône au-dessus du septième ciel et à être écoutée par le Seigneur qui a immédiatement répondu à ses doléances. Aussi bien le Prophète (P. et S.sur lui) que les compagnons rapprochés lui vouèrent par la suite un grand respect. C'est pour cette raison qu'une visite et une relecture de cette sourate symbole est constamment nécessaire, surtout en ces jours d'écoute et de piété. Demain, la nuit du Destin.