La Banque extérieure d'Algérie a réuni à Constantine, avant-hier après le f'tour, ses grands clients de la région est du pays. Lors de ce conclave, le P-DG de la BEA et son staff ont présenté le crédit documentaire, devenu, par la force de la loi de finances complémentaire 2009, l'unique outil de financement des importations privant les opérateurs, entre autres, des financements libres. Les opérateurs de l'est du pays, versés dans l'importation et habitués au financement libre, appréhendaient le crédit documentaire pour au moins trois causes, du moins les plus apparentes. La première est l'immobilisation de la trésorerie à cause de la mise à la disposition de la banque du montant de la facture le jour de l'entrée en vigueur de la transaction alors que, selon eux, la confiance qui régnait avec leurs fournisseurs faisait que ces derniers leur accordaient des délais de paiement. La seconde est les surcoûts financiers qu'engendre le recours au crédit documentaire du fait que l'opérateur économique est appelé à s'acquitter de nouvelles charges pour lui donner le caractère ferme. La troisième est le délai que peut pendre l'opération d'ouverture du crédit documentaire pouvant causer des retards dans l'aboutissement des transactions avec les désagréments économiques et financiers que cela peut engendrer. À travers la rencontre de Constantine, les cadres de la BEA ont tenu à apporter leurs réponses qu'ils jugent à même de rassurer les clients. Ainsi, selon M. Loukal le P-DG de la BEA, l'immobilisation de la trésorerie n'est pas une contrainte du moment, selon lui, que sa banque est prête à privilégier le crédit documentaire différé à la place du ferme. Toujours selon M. Loukal, en faisant intervenir d'autres outils, comme les aides au financement des stocks, le client, bien qu'il recoure au Credoc, paiera à terme son fournisseur sans que la BEA ne transgresse les règles prudentielles. Un différé qui peut couvrir la période de rotation des stocks et, partant, dépasser les délais accordés usuellement par les fournisseurs. Le deuxième souci lié aux surcoûts, lui aussi, n'a pas sa raison d'être selon les dirigeants de la BEA qui expliquent que si le fournisseur a l'habitude de faire confiance à son partenaire algérien au point de lui accorder des crédits de paiement, il n'exigera pas un crédit documentaire ferme, synonyme de surcoûts, d'ailleurs surtout pour ce fournisseur, se contentant d'un Credoc ouvert. Enfin, pour la question des lenteurs de traitement du dossier d'ouverture d'un Credoc par les services de la banque, cette dernière s'engage, selon ses responsables, à ce que ce laps de temps ne dépasse pas les 8 jours fermes. À l'issue de cette rencontre, banquiers et opérateurs de l'est du pays versés dans le commerce international, se sont engagés à continuer la concertation afin de prospecter d'autres pistes à même de rendre le Credoc moins contraignant que le paiement libre, avec la transparence et la sécurité en prime.