Gâtée par sa position géographique, compte tenu de son accès pour rallier plusieurs wilayas de l'ouest du pays, Rahouia, une commune chef-lieu de daïra, située à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Tiaret, vit toujours mal. Un véritable paradoxe dans une région connue pour son patrimoine inestimable, notamment ses plateaux céréaliers et son terroir culturel. Néanmoins, la remise en question des carences qu'enregistre le cadre de vie est monnaie courante quand on a les pieds en plein dedans. C'est, d'ailleurs, à cela que se résume la pétition des locataires de la rue Boukhari-Benabdellah, jouxtant le marché communal, qui se plaignent, à qui voudrait bien les entendre, des immondices qui leur rendent la vie infernale. “Il n'est pas aisé de céder l'avis sur tout, tant le sujet engage, on ne peut plus se taire”, affirmera l'un des habitants qui se plaint, autant que ses voisins, de ces dépotoirs à ciel ouvert qui s'offrent quotidiennement, de jour comme de nuit, à eux et leur progéniture. Ce dernier, l'air maussade, des dossiers médicaux à la main, justifie son chagrin par le fait que ses enfants sont tous atteints d'une allergie oculaire engendrée par ce climat répugnant. “Le supplice que nous subissons exprime une réalité”, maintient-il sans tourner sept fois la langue pour jurer que, malgré tout ce qui se passe, aucune autorité n'a jamais daigné lever le petit doigt pour assainir la situation pour le moins affligeante. Lui emboîtant le pas, un autre locataire n'a pas mâché ses mots pour mettre en exergue le mutisme des autorités locales et qu'il est difficile pour lui de trouver un qualificatif exact pour désigner ce décor morbide. Plus loin, on lit dans le document remis à notre bureau que plusieurs plaintes et correspondances ont été adressées aux autorités compétentes mais, sont restées lettre morte. “Nous sommes aujourd'hui témoins d'un ténébreux synopsis où ceux qui sont appelés à rétablir l'ordre ne font que tourbillonner de façon à faire croire qu'ils sont maîtres de la ville sans pour autant montrer à l'opinion publique un minimum de dignité. Ils ne sont nullement à la place qui leur faut dans la mesure où ils sont entièrement aveugles face à des problèmes flagrants qui assaillent la population de toutes parts et qui relèvent de la compétence des hommes de loi, de la sûreté urbaine en l'occurrence”, fulminera un autre habitant. Et d'enchaîner : “Il ne s'agit pas d'être un clerc pour arriver à ce constat aussi acerbe puisque les excentricités sont palpables aux quatre coins de la ville, singulièrement au sein de notre quartier, non loin du siège de la daïra et qui comporte de surcroît la plus vieille mosquée et l'une des premières écoles, où les immondices et autres ordures bordent les caniveaux et autres canaux d'évacuation des eaux pluviales, augmentant ainsi la putréfaction.” Par ailleurs, les signataires de ladite pétition n'ont pas été sans promettre de passer à une vitesse supérieure en désignant, après le mois de Ramadhan, une délégation qui ira solliciter une audience auprès des hauts responsables de l'Etat au niveau de la capitale.