Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements n'a à aucun moment fait référence, du moins le communiqué publié par l'APS, à la mise en place de grands groupes industriels, prévue dans la stratégie industrielle. Des partenariats sont en cours de négociation dans divers secteurs économiques tels que la pharmacie, la mécanique ainsi que l'électronique. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Hamid Temmar, lors de sa présentation du bilan et des perspectives de son secteur au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Dans son exposé, le ministre a exposé au chef de l'Etat la politique de développement de l'investissement, le redéploiement du secteur public marchand et la mise en œuvre des politiques de développement industriel. M. Hamid Temmar n'a à aucun moment fait référence, du moins le communiqué publié par l'APS, à la mise en place de grands groupes industriels, prévue dans la stratégie industrielle. Pour rappel, le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait affirmé que cette stratégie a fait beaucoup plus l'objet de communication que d'action. Le Premier ministre a précisé que cette stratégie “n'a pas été adoptée en Conseil des ministres”, indiquant qu'elle “doit désormais être adaptée au papier millimétrique que sont les mesures prises par le chef de l'Etat”. Alors que quatre cabinets de consultants étrangers, dont KPMG et Deloitte France, ont déjà défini la stratégie à suivre pour faire émerger 13 champions industriels, censés tirer l'économie algérienne vers le haut. Les différentes études relatives à la création de ces sociétés économiques de développement (SED), prévues dans le cadre de la stratégie industrielle, ont été finalisées. Les études de maturation, d'identification de périmètres, ainsi que les business plans relatifs à ces futures sociétés ont été élaborés. Beaucoup d'argent a été dépensé dans cette affaire. Paradoxalement, face à la dangereuse désindustrialisation du pays, les pouvoirs publics restent lents à approuver ce programme de ré-industrialisation et à traduire sur le terrain cette nouvelle politique mettant l'industrie locale en avant-plan. Le communiqué s'est contenté de faire, simplement, référence à cette stratégie industrielle. “La politique industrielle doit rétablir le secteur industriel à la place qui doit être la sienne dans l'économie nationale en termes de création de richesses et d'emplois et permettre aux entreprises industrielles nationales de faire face à la concurrence et de reconquérir leurs parts de marché”, souligne-t-on, en précisant qu'un programme d'actions permettant d'agir sur plusieurs fronts est mis en œuvre. Le ministre affirme que la promotion de nouvelles industries structurantes (construction automobile, industrie des technologies de l'information et de la communication) et un programme en cours d'intégration des filières (dans les industries agroalimentaires) et de densification interindustrielle et de développement de la sous-traitance (industrie mécanique), créent progressivement les bases d'un redéploiement sectoriel robuste de l'activité industrielle. Le programme proposé vise ainsi des secteurs qui sont extrêmement dynamiques pour l'économie nationale et voir ainsi émerger et se consolider de grandes entreprises qui peuvent participer effectivement aux projets de construction nationale, permettre une intégration du tissu industriel national et introduire des capacités d'innovation et aller aussi à l'assaut de la compétitivité régionale. Le ministre de l'Industrie parle également de redéploiement spatial en cours de l'industrie et de l'innovation comme facteurs les plus déterminants de compétitivité, autant d'axes de l'ancienne stratégie industrielle qu'on disait abandonnée. Le cadre juridique et institutionnel régissant l'investissement a été revu “Le cadre juridique et institutionnel régissant l'investissement a été parachevé par la publication d'un ensemble de textes d'application adapté en fonction des nouvelles dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 pour favoriser en priorité l'investissement utile au pays”, a indiqué le ministre de l'Industrie. M. Hamid Temmar a affirmé que des actions ont été engagées visant à faciliter l'investissement par la réduction des délais et des coûts des procédures de création d'entreprises afin de les mettre au niveau des standards régionaux. Alors que la Banque mondiale, dans son rapport doing business, affirme le contraire. Intervenant à l'issue du débat sur ce dossier, le président de la République a souligné que “le secteur industriel qui bénéficie aujourd'hui d'une visibilité accrue doit contribuer de façon plus effective à la croissance économique. Cela nécessite le développement des activités industrielles, notamment dans les secteurs importants retenus, où nous disposons d'avantages comparatifs. Cela nécessite aussi de déployer les activités industrielles dans les espaces qui permettent une diffusion de la croissance industrielle et sa répartition équilibrée sur le territoire”. Le chef de l'Etat a invité le gouvernement à poursuivre la modernisation des institutions économiques et des structures d'appui aux entreprises industrielles nationales, ainsi que le développement de zones intégrées de promotion industrielle qui offrent les conditions d'émergence d'activités industrielles compétitives avancées.