Le sommet tripartite aura lieu à New York aujourd'hui, mais Obama ne pourra rien faire. Au contraire, Netanyahu s'est dit, avant de prendre la route des Etats-Unis, persuadé de voir le président américain “céder” sur les colonies, quand bien même les relations entre les deux pays alliés ne sont pas aussi fraîches depuis l'arrivée au pouvoir de ce dernier. Un sommet formel. Obama a exigé d'Israël le gel total des constructions dans les colonies de Cisjordanie occupée, afin de relancer les négociations avec les Palestiniens. Netanyahu lui a signifié — une nouvelle fois — une fin de non-recevoir. Une gifle pour le locataire de la Maison-Blanche. Son envoyé spécial au Moyen-Orient était rentré bredouille, le Premier ministre israélien ayant fait preuve de fermeté, voire d'arrogance. Pas de suspension de constructions en Cisjordanie, qui a l'allure d'une suite de petites surfaces confettis et pas de calendrier pour la reprise des négociations devant conduire à la proclamation de l'Etat palestinien d'ici deux ans. Le président américain, qui a espéré obtenir des Israéliens un compromis avant l'AG de l'ONU, afin de pouvoir annoncer le succès de sa diplomatie dans le sujet qui empoisonne les relations internationales et relancer sous son parrainage direct les négociations de paix palestino-israéliennes suspendues depuis la fin 2008. Le calcul est tombé à l'eau. Le sommet tripartite aura lieu à New York aujourd'hui, mais Obama ne pourra rien faire. Au contraire, Netanyahu s'est dit, avant de prendre la route des Etats-Unis, persuadé de voir le président américain “céder” sur les colonies, quand bien les relations entre les deux pays alliés ne sont pas aussi fraîches depuis l'arrivée au pouvoir de ce dernier. La plupart des analystes estiment, en effet, qu'une crise ouverte avec le pion stratégique de la politique américaine au Moyen et Proche Orient est inenvisageable, convaincus qu'Obama finira par reculer. D'ailleurs, les puissants lobbys juifs ne seraient pas étrangers aux difficultés qu'affronte subitement le premier président noir des Etats-Unis sur une scène intérieure américaine qui avait pourtant déroulé sous ses pieds le tapis rouge. Autre manifestation de cette probable évolution, la réaction de l'administration Obama au rapport de la commission Goldstone de l'ONU faisant état de crimes de guerre israéliens à Gaza, l'hiver dernier. Selon Ian Kelly, un porte-parole du département d'Etat, le rapport onusien se focalise de manière “écrasante” sur les actions d'Israël, tandis que les agissements “déplorables” du Hamas ne feraient l'objet que de remarques générales et timides. Un rapport à “l'emporte-pièce”, a jugé le département d'Etat. Et Obama ne pourra même plus obtenir d'autres concessions chez les Palestiniens. Saëb Erekat, principal négociateur palestinien, a annoncé après la dernière visite de George Mitchell auprès de Mahmoud Abbas, que sans accord préalable sur les colonies, les négociations sembleraient dénuées de sens. L'autorité palestinienne ne peut plus rien concéder, Abbas étant confronté au défi du Hamas qui contrôle Gaza depuis plus de deux ans, et depuis le début de l'été à son propre parti, le Fatah, rajeuni lors de son dernier congrès. L'autorité palestinienne a juré devant les jeunes loups de l'OLP : pas d'accords temporaires ou intérimaires.