« La pierre angulaire de notre relation est notre engagement absolu, total et sans réserve en faveur de la sécurité d'Israël. » Les Palestiniens apprécieront. Dépêché par le président Obama au Proche-Orient dans l'optique de relancer le processus de paix via des négociations indirectes, le vice-président américain a fait à peu près le contraire. Censé, en théorie, faire entendre raison aux dirigeants israéliens d'arrêter les colonisations, pierre d'achoppement des négociations, Biden s'est plutôt fendu d'une déclaration d'amour pour le pays de Netanyahu. Hier, il n'y avait pas de place à la manière « hard ». Joe Biden était en territoire plutôt ami. « Les Etats-Unis promettent un soutien absolu et total à la sécurité d'Israël », a-t-il affirmé, hier, à Jérusalem à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « La pierre angulaire de notre relation (entre les Etats-Unis et Israël) est notre engagement absolu, total et sans réserve en faveur de la sécurité d'Israël », a déclaré M. Biden, en visite officielle en Israël et dans les territoires palestiniens, lors d'un point de presse. Des déclarations qui sonnent comme un mépris, voire une moquerie à l'égard de l'Autorité palestinienne qui a accepté la reprise des négociations sans aucune contrepartie. Et à ceux qui croient encore au père Noël que les Etats-Unis pourraient forcer la main à Israël comme l'avait tenté Obama, Biden a levé toute équivoque : « Des progrès ont lieu au Moyen-Orient lorsque chacun sait bien qu'il n'y a pas la moindre distance entre les Etats-Unis et Israël. Et il n'y a aucune distance entre les Etats-Unis et Israël quand il s'agit de la sécurité d'Israël », a-t-il insisté. Joseph Biden s'est tout de même félicité, diplomatiquement, de la reprise du dialogue – indirect – entre Israéliens et Palestiniens. Les Etats-Unis ont annoncé lundi que les deux parties avaient commencé des négociations indirectes, dites « négociations de proximité », sous leur égide, alors que le processus de paix est interrompu depuis plus d'un an. « Je suis très heureux que vous et les dirigeants palestiniens ayez accepté de lancer des pourparlers indirects », a déclaré M. Biden. « Nous espérons que ces pourparlers déboucheront sur des négociations et des discussions directes, il le faut », a-t-il dit à son hôte israélien. « Le président Obama et moi sommes persuadés que la meilleure garantie à long terme pour la sécurité d'Israël est une paix globale au Moyen-Orient avec les Palestiniens, les Syriens, le Liban, et aboutissant finalement à des relations complètes et normalisées avec tout le monde arabe », a souligné le dirigeant américain. Après avoir rencontré les principaux dirigeants israéliens hier, M. Biden se rendra aujourd'hui à Ramallah (Cisjordanie) pour s'entretenir avec le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre Salam Fayyad. Au-delà de la photo de circonstance, Mahmoud Abbas ne risque pas d'entendre l'oracle de la couche de Biden sinon peut-être lui demander de reprendre les négociations directes cette fois et fermer les yeux sur les colonies… En revanche, le vice-président américain a tôt fait d'enfiler l'uniforme de guerrier dès qu'il a abordé le dossier de l'Iran avec ses amis d'Israël. Ainsi Joe Biden a réaffirmé la détermination des Etats-Unis à empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires, ce dont s'est félicité Benjamin Netanyahu. Le président israélien Shimon Peres, sachant que les USA ne peuvent rien lui refuser, a réclamé des « sanctions morales » en sus de sanctions économiques contre le régime de Téhéran.