Sur le plan géographique, la steppe alfatière dans la wilaya de Tébessa couvre 17% de la surface totale de la région, ce qui représente une portion fort considérable pour la lutte contre l'avancée du désert et aussi pour l'intérêt socioéconomique apporté à la région. Mais ces dernières années, cette espèce végétale a connu un délaissement fatal qui a conduit également à une désertification apparente dans les zones est jusqu'à celles situées à l'extrême sud. L'on assiste, aujourd'hui, à un ensablement progressif allant du léger voile éolien à la formation de véritables dunes, des villes comme Ferkane, Negrine, Bir El Ater et Saf-Saf sont victimes de vents de sable de plus en plus fréquents. Rappelons que ces régions précitées offrent un écosystème aride de steppe à végétation basse et clairsemée utilisée pour le pâturage ovin dont les sols sont en rapport avec un substrat sableux. L'alfa, espèce végétal qui s'adapte merveilleusement dans ces écosystème, est susceptible de jouer un rôle fondamental dans la lutte contre le processus d'ensablement et l'avancée du désert qui menacent les villes du Nord y compris le chef-lieu de wilaya, mais en vain et malgré les politiques de lutte contre la désertification qui sont nombreuses et diversifiées dont plusieurs actions ont été entreprises par des structures telles que le HCDS qui est chargée d'impulser le développement de la steppe à la réhabilitation des zones dégradées par des programmes de mise en valeur des terres par la culture de l'alfa. Mais tous ces programmes n'ont donné aucun résultat probant faute d'un désintéressement flagrant de la part des structures concernées et aussi des opérateurs privés chargés de la production et récolte de l'alfa. Sachant que chaque année plus de 400 tonnes d'alfa passent illégalement de l'autre côté de la frontière car nos voisins savent déjà l'intérêt économique que peut offrir ce végétal surtout dans la production des pâtes à papier et de la cellulose.