Deux mille sept cent vingt-cinq est le nombre des nouveaux élèves que les 18 écoles primaires de la commune de Tizi-Gheniff (55 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou) ont accueilli pour l'année scolaire 2009/2010. Un peu plus de 415 élèves, dont 194 filles, ont été enregistrés au préscolaire. 19 salles de classe sur les 154 que comptent les 18 établissements scolaires de la commune sont consacrées à l'enseignement préparatoire. Avec une moyenne d'une ou deux classes par école, l'enseignement préscolaire, c'est-à-dire dès l'âge de 5 ans, a bel et bien gagné du terrain dans la région, depuis son lancement en l'an 2000. Sans aucun doute, l'existence de locaux et l'affluence des enseignants ont contribué sensiblement à l'épanouissement de ce palier d'éducation. Bien que la performance à cet âge précoce n'a rien à voir avec les normes pédagogiques, il demeure que le passage au préscolaire présente à l'enseignement primaire un enfant prêt à affronter les exigences de l'apprentissage. “Evidemment, il ne s'agirait pas de devancer l'école dans l'enseignement de matières de base (écriture, lecture, calcul), mais seulement d'éveiller la sensibilité de l'enfant à ces premiers apprentissages”, explique le directeur de la nouvelle école primaire d'Ouled Meriem, à Tizi-Gheniff. “Il faudrait éviter, ajoute-t-il, que l'initiation prenne l'allure d'un véritable apprentissage”. En plus de l'école qui se réjouit de recevoir un enfant prêt à mieux assimiler le savoir dispensé par l'enseignement primaire, les psychologues, qui conseillent vivement de plonger très tôt l'enfant dans le bain culturel, affirment que l'enfant imprégné à travers le préscolaire nourrit à l'égard de l'école une attitude positive. Les parents saluent aussi chaleureusement cette disposition. Kamel, un informaticien qui accompagne chaque jour son fils à l'école, atteste que “cela ne peut être que bénéfique. D'ici la première année scolaire, l'enfant se familiarisera considérablement avec les outils d'apprentissage (crayons, cahiers, tableaux, craies…), ce qui est déjà intéressant”. Il ne faudrait pas se faire d'illusion, un enfant de 5 ans, avec sa curiosité et son esprit ouvert à tout, peut tout comprendre et tout embrasser. Cependant, brusquer l'ordre établi de son développement psychologique, intellectuel et affectif avec un savoir trop avancé ou avec des techniques inappropriées, agirait négativement sur son parcours scolaire en entraînant un surmenage intellectuel ; d'où il paraît indispensable de laisser le bout de chou progresser à son rythme.