Dans une déclaration, reprise vendredi par l'agence de presse officielle tunisienne Tunis Afrique Presse, le ministère tunisien des Affaires religieuses a appelé les ressortissants de son pays postulant à l'accomplissement du pèlerinage religieux en novembre prochain à La Mecque de le reporter en raison des risques de pandémie mondiale de grippe A/H1N1 à cette occasion. Environ 2,5 millions de pèlerins se rendent chaque année en Arabie Saoudite pour accomplir ce devoir religieux, pour ceux qui ont les moyens matériels de le faire. Les autorités tunisiennes justifient cette recommandation par le fait que ce rite religieux coïncide cette année avec la saison hivernale, période durant laquelle les risques de contamination sont très élevés. Il est également fait référence aux résultats auxquels ont abouti le ministère tunisien de la Santé publique et la Commission nationale du pèlerinage. “La préservation de la vie humaine étant l'un des objectifs majeurs de l'islam, la condition d'aptitude à l'accomplissement de ce rite (hadj) devient inexigible face à la gravité de la situation”, souligne le ministère tunisien des Affaires religieuses, dans son communiqué. Il s'agit là de la première réaction de la part d'un pays arabe et musulman vis-à-vis du pèlerinage de cette année, qui présenterait des risques de pandémie de la grippe A/H1N1, dont le nombre de personnes atteintes ne cesse de croître à travers le monde. Tunis n'en est pas à sa première mesure dans ce cadre, puisque au début du mois de septembre, les autorités tunisiennes avaient suspendu le petit pèlerinage de La Mecque, la omra, qui peut se faire tout au long de l'année, mais est surtout effectuée pendant le Ramadhan. Elles avaient aussi opéré une sélection des candidats, limitant notamment l'âge des pèlerins à 65 ans. Des mesures similaires ont été prises par d'autres pays, comme l'Arabie Saoudite et l'Egypte, particulièrement concernant les femmes enceintes, les enfants et les personnes souffrant de maladies chroniques.