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La tuberculose menace Bab El-Oued
L'Unité de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires mise en veille
Publié dans Liberté le 13 - 10 - 2009

La chaîne de surveillance de la tuberculose est brisée par le dysfonctionnement de l'Unité de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires de Bab El-Oued. Une affaire pendante en justice entre les occupants des sous-sols de la bâtisse et l'entrepreneur, chargé de la rénover, a bloqué l'activité de soin de la structure et fait peser la menace de la contagion dans le quartier populaire, déjà considéré comme un foyer de la tuberculose à Alger.
L'inquiétude transparaît sur le visage et dans la voix du Pr Fissah, chef du service pneumo-physiologie du CHU de Bab El-Oued et médecin chef de l'unité de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires, qui fait face au portail du célèbre lycée Frantz-Fanon.
La praticienne se préoccupe du sort des dizaines de personnes, atteintes de tuberculose, ayant interrompu brutalement le traitement après la fermeture forcée du centre, au printemps dernier. “La tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire, car elle est très contagieuse. Imaginez maintenant des tuberculeux dans la nature, sans aucun suivi médical”, regrette-t-elle. Elle explique que le traitement du tuberculeux dure six mois au minimum. Le contrôle se fait par analyse du crachat. “Ce que nous ne faisons pas, car le laboratoire n'est plus opérationnel. Nous devons aussi contrôler toute la famille du patient. Ce que nous ne pouvons plus faire non plus.” Le malade, qui stoppe brutalement le thérapeutique à mi-parcours de la guérison, est mis en danger de mort, insiste notre interlocutrice.
Elle parle aussi du risque de mutation du microbe, qui devient par la même occasion résistant au traitement usuel. “La situation s'inscrit dans l'urgence. Il faut faire quelque chose rapidement pour y remédier”, lance-t-elle comme un SOS, répercuté par ses collègues, dont les deux plus anciens infirmiers de l'unité et le médecin coordinateur. L'origine de cette situation relève de l'absurde.
Après des années de revendications et de démarches infructueuses, l'équipe médicale, exerçant dans ce qui était appelé, depuis la moitié des années 1960 jusqu'au début de la décennie 2000, le dispensaire anti-tuberculose, a réussi à obtenir un budget pour la rénovation de la structure largement centenaire. “Une fois, j'ai risqué ma vie et celle du patient que j'auscultais quand le plafond est tombé sur nous. Nous demandions depuis des années la réfection de ce centre. Quand le budget est enfin débloqué, un problème qui frise le ridicule compromet tout”, déplore Pr Fissah.
L'entrepreneur, engagé par la direction de la santé et de la population de la wilaya d'Alger, entame les travaux à un rythme qui semble satisfaire les utilisateurs de l'Unité de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires du secteur sanitaire de BEO, à l'exception d'un couple qui occupe les sous-sols de la bâtisse, transformés en une habitation de fortune. Selon les témoignages du personnel de la structure, le père de famille s'en prend à l'entrepreneur au motif que le bruit, généré par les travaux, le gênait ainsi que son épouse. L'altercation tourne à la bagarre. L'entrepreneur et la direction de l'établissement public de santé de proximité de Bab El-Oued (EPSP) dépose alors plainte auprès du commissariat de la commune pour coups volontaires et entraves sur travaux d'utilité publique. L'antagoniste introduit, de son côté, une plainte pour nuisances et danger sur sa famille. Sa femme, Mme Benmaoui Fadila, qui a consenti à nous donner sa version des faits, affirme que les travaux menaçaient réellement son habitation d'effondrement. “Une partie du plafond est tombée. Mon fils, de dix mois, a été blessé à la tête. Il nous a fait un demi-coma. Il fallait réagir”, raconte-t-elle. “Il y a trois mois, la direction du secteur sanitaire nous a adressé une mise en demeure pour que nous quittions ce logement. Je ne demande pas mieux, pour peu qu'on nous reloge ailleurs. Cet endroit est humide. L'odeur de la moisissure nous prend à la gorge. Cela ne convient pas au bébé”, poursuit-elle. “Nous avons effectivement demandé l'expulsion des indus occupants des lieux, car ils posent problème. Mon souci immédiat est la reprise de l'activité de l'unité pour ne pas rompre la chaîne de surveillance du traitement”, confirme Dr Kaddour, directeur de l'EPSP. Le chantier est arrêté jusqu'à ce que la justice tranche l'affaire. Ce qui risque de durer longtemps. L'unité a été d'ailleurs carrément fermée en février dernier. Les consultations et les soins ont été délocalisés au CHU Maillot. “Nous recevions nos patients dans un bureau non adapté. Un infirmier faisait le pied de grue du DAT pour orienter les malades vers le CHU, tandis qu'un autre nous ramenait leurs dossiers médicaux. Entre-temps, nous avons perdu beaucoup de malades, qui repartaient tout simplement en trouvant le centre fermé”, expose la phtisiologue. Les tuberculeux n'étaient, de surcroît, hospitalisés, quand il y a nécessité, en isolation des autres patients, comme le veut le règlement. Au bout de quelques mois, la direction de l'EPSP de Bab El-Oued a ordonné la réouverture de l'Unité de contrôle de la tuberculose du secteur sanitaire pour renouer avec la chaîne de surveillance. Il n'en demeure pas moins que l'activité a repris, en été, dans des conditions aléatoires. Deux sur trois salles de consultations sont hors service. Les faux plafonds n'existent presque plus. Les murs sont lézardés. Par endroits, le plancher est éventré. Le laboratoire d'analyse n'est pas fonctionnel non plus, bien que les travaux de rénovation soient conduits, dans cet espace, quasiment à 50%. Dans une autre salle, sont entreposés le matériel médical et le mobilier offerts par l'EPSP. Les casiers sont mis dans l'infirmerie, dévoyée par la même occasion de sa vocation. Dans la salle de réception, deux bureaux se font face.
Derrière l'un, une infirmière établit la fiche médicale d'un patient. Derrière le second, un médecin interroge un autre malade sur les manifestations cliniques à cause desquelles il vient consulter. L'unité ne fonctionne plus qu'avec un seul médecin par jour, au lieu de trois. “L'intimité du malade n'est pas préservée. Et regardez les médicaments et les réactifs, on les mets un peu partout par manque d'espace”, lance le Pr Fissah. “C'est incroyable, une personne qui squatte les sous-sols du DAT expose des centaines de personnes à la menace de la tuberculose. L'entrepreneur ne veut pas reprendre les travaux sans la levée des poursuites judiciaires contre lui”, schématise Dr Boudiba Daoud, médecin coordinateur à l'EPSP de Bab El-Oued.


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