La rencontre d'hier s'est terminée en queue de poisson pour des raisons liées à la décision du Premier ministre de supprimer l'effet rétroactif concernant la mise en œuvre du nouveau régime indemnitaire du personnel de l'éducation. Le Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) menace de retourner à la protestation. Et pour cause, la réunion tenue hier matin au siège du ministère de l'Education à El-Mouradia et qui devait aboutir à des résultats concrets n'a pas rassuré les enseignants. Le motif de la discorde est lié au refus du gouvernement d'appliquer l'effet rétroactif au régime indemnitaire. Cette décision prise le 30 septembre dernier stipule que la mise en œuvre du régime indemnitaire se fera à partir de la date de sa publication dans le Journal officiel. De ce fait, les revendications faites par les enseignants du secondaire et du technique relatives à l'application du régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008 et le calcul de la prime de rendement sur la base du salaire actuel tombent à l'eau. Cette mesure a carrément mis en colère les syndicats autonomes qui menacent de revenir à la grève dans le cas où le gouvernement maintiendrait le cap. “Il est impossible de faire marche arrière, nous sommes intransigeants sur cette revendication. Il a été convenu que le régime indemnitaire soit appliqué avec effet rétroactif qui remonte à la promulgation de la nouvelle grille de salaires et celui du statut particulier des enseignants”, a déclaré hier M. Meziane Meriane, secrétaire général du syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Il a ajouté que l'argument avancé par Ouyahia n'est pas convaincant. “Comment peut-on refuser cette revendication sous prétexte que le budget des indemnités sera colossal ?” s'exclame-t-il. Cette rencontre, qui avait pour objectif l'ouverture du dossier “épineux” du régime indemnitaire et notamment l'étude des propositions du Snapest, n'a fait qu'envenimer les choses, et ce, malgré les tentatives d'apaisement de la tutelle. “Les responsables du ministère de l'Education ont promis de transmettre notre revendication au Premier ministre, mais nous savons d'avance que cela sera peine perdue. Tout le monde sait que le blocage se situe toujours à son niveau”, explique-t-il. Ainsi, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique est décidé d'aller jusqu'au bout de son combat revendicatif, quitte à paralyser tout le secteur de l'éducation comme ce fut le cas en 2003. Il faut savoir que des responsables du ministère de l'Education nationale ont reçu récemment d'autres syndicats autonomes, mais cette série de rencontres n'a malheureusement abouti à rien. “Le ministère de l'Education a également prévu des rencontres avec d'autres syndicats autonomes, nous allons attendre la fin de ces réunions pour décider d'une action de protestation commune”, a encore précisé le premier responsable du Snapest. Au-delà de l'effet rétroactif, les syndicats autonomes demandent l'augmentation du point indiciaire à 100 DA au lieu de 40 DA actuellement, l'octroi au profit des enseignants d'indemnités communes modulables selon le degré de responsabilité, avec des taux raisonnables de façon à préserver l'harmonie des salaires. À cela s'ajoutent la prime de transport, de documentation, de la tenue, de risque et une indemnité de compensation liée à la dégradation du pouvoir d'achat. Celle-ci sera évaluée entre 25% à 35% du salaire de base. À noter que le Cnapest a, déjà, décidé d'une grève à partir de la 2e semaine du mois de novembre prochain.