18h00, fortes averses de pluie à Djelfa et terrible vent de sable à Aïn Oussara. L'avion présidentiel qui devait atterrir à la base militaire de cette dernière n'a même pas décollé de Batna. Dans la grande rue Emir-Abdelkader à Djelfa, quelques centaines de personnes s'impatientent de plus en plus. En vérité, peu de monde est venu accueillir Bouteflika. Pour la plupart, c'est plutôt la curiosité qui les a amenés. Au siège de l'APC, c'est la débandade. Tout le monde court. Un chargé de la sécurité de la présidence n'arrive pas à contenir sa colère, en fustigeant les éléments de la Sûreté nationale : “Ce sont nous qui nous occupons de la sécurité, pas vous !” Le maire, élu FLN, était tellement dépassé qu'il s'occupait à disperser une foule encombrante. Quelques notables sont venus, sans y être invités : “On ne nous a même pas sollicités, on nous a vraiment humiliés et c'est le même cas pour les autres représentants de la société civile !” Un élu FLN a tenu à préciser qu'il s'agit d'une décision émanant de la présidence. Ainsi, Bouteflika, après avoir “oublié” et négligé Djelfa pendant quatre longues années, “a osé, une nouvelle fois, s'en prendre à cette région”, clame un vieux citoyen. Une chose est sûre, l'accueil de Djelfa pour Bouteflika ne ressemble pas à celui de Sétif, qu'il vient de quitter, histoire de vengeance peut-être ! L. G.