Après vingt ans d'hibernation, la Caisse mutualiste d'Algérie (CMA) décide de se redéployer à travers un symposium qui a regroupé plusieurs acteurs du secteur qui faisait jadis la fierté des travailleurs du secteur public. Mais au-delà de vouloir resserrer les rangs des mutualistes, se cache le désir de canaliser 1 million 100 000 adhérents actuels sous la houlette de la CMA, UGTA et ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale avec un capital de 3,17 milliards de dinars. La rencontre organisée jeudi par la Caisse mutualiste d'Algérie avec la participation du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale au Cerist de Ben Aknoun, à l'occasion de son 40e anniversaire sous le thème “Le mouvement mutualiste”, a connu un vif débat. Un colloque qui a vu la présence de plusieurs invités à l'instar du responsable des mutualités au niveau du ministère du Travail, du représentant du secrétaire de l'UGTA et de Pierre Chaulet, fils du fondateur de la CMA, Alexandre Chaulet, ainsi que de Nathalie Chatillon, représentante de la mutuelle française. Dans son allocution, M. Berrouk, président du conseil d'administration de la CMA, a mis l'accent sur la nécessité de rassembler les troupes des mutualistes et fusionner les rangs. “Il faut désormais revoir la politique des mutuelles et ambitionner de la développer, car la mutuelle en Algérie est loin de ses objectifs. Il y a un manque de la culture mutuelle chez les travailleurs, il faut donc un travail de sensibilisation. Pour cela, je lance un appel à toutes les mutuelles pour un nouveau départ”, dira-t-il. De son côté, M. Halfaoui, représentant du ministère du Travail, a qualifié ce symposium de louable initiative. “Ce symposium est une louable initiative, la caisse mutuelle est un instrument mis en place par les travailleurs. À l'instar des pays développés, notre pays dispose d'un vaste réseau social de 33 mutuelles dont le nombre d'adhérents est de 1 million 100 000. Des adhérents volontaires qui disposent d'un ticket modérateur de 20% qui fait que la couverture sociale est complète. Il faut donc relancer le mouvement mutualiste en Algérie et le ministère du Travail incitera le maximum de travailleurs du secteur privé pour qu'ils s'organisent afin de créer une mutuelle dans le but d'avoir une réelle couverture sociale”, a-t-il déclaré. L'invité de marque de ce symposium est Pierre Chaulet, fils du fondateur de la CMA, Alexandre Chaulet, a rappelé à l'assistance les conditions qui ont donné naissance à la CMA. “Il faut savoir que la loi sanitaire par exemple n'a pas été mise à jour depuis 1985 ; la mutualité, ce n'est pas seulement une question d'argent, on cherche après le modèle européen. Il y a pourtant deux autres modèles tunisien et marocain qui sont intéressants dans ce domaine. Il faut des idées qui soient débattues démocratiquement et mieux étudier les stratégies de santé publique. Discuter de la place du secteur public au sein de la mutualité. Il faut qu'il y ait des activités en règle du point de vue légal. Revoir le taux d'affectation des ressources et avoir une comptabilité nationale propre aux mutuelles. Aujourd'hui, il y a même des mutuelles informelles qui s'occupent du secteur privé”, a-t-il déclaré au cours d'un débat qui a suivi les travaux.