Finalement, l'Onu s'est rachetée en partie. Son conseil des droits de l'homme a adopté une résolution initiée par les Palestiniens qui approuve le rapport Goldstone dénonçant des crimes de guerre lors de l'invasion de Gaza l'hiver dernier par Israël, et renvoie de facto le dossier au Conseil de sécurité. Le vote, qu'Israël a immédiatement qualifié d'obstacle aux efforts pour promouvoir la paix, a été approuvé par 25 voix (pays arabes, africains, Chine, Inde et Brésil), six pays se sont prononcés contre dont les Etats-Unis, tandis que onze autres se sont abstenus. Cinq Etats dont la France et le Royaume-Uni ont refusé de participer. La résolution apporte son soutien aux recommandations du juge sud-africain Richard Goldstone qui accuse l'armée israélienne d'avoir commis des crimes de guerre et de possibles crimes contre l'humanité durant son offensive. En clair, la commission renvoie, comme le préconise le juge Goldstone, le rapport aux instances onusiennes de New York, l'AG et surtout le Conseil de sécurité, censé, selon les recommandations, saisir le procureur de la Cour pénale internationale (CPI). L'Union européenne et les Etats-Unis étaient montés au créneau pour empêcher une telle éventualité, répondant aux injonctions d'Israël et des lobbys. Le vote, même s'il n'est que symbolique, constitue en tout état de cause une victoire pour les Palestiniens. L'Autorité palestinienne s'en est d'ailleurs immédiatement félicité.