Enquête n Israéliens et les Palestiniens ont été pressés, hier à l'ONU, d'enquêter sur les crimes de guerre durant l'agression israélienne de l'hiver dernier à Gaza, suivant la recommandation d'un rapport controversé sur ces évènements. Lors d'un débat mensuel au Conseil de sécurité sur le Proche-Orient, qui a été utilisé par les pays arabes pour braquer le projecteur sur l'affaire de Gaza, l'ONU et les représentants des principaux Etats membres, y compris les Etats-Unis, ont tous appuyé cette demande. Plus de 40 pays ont participé au débat. Le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé «toutes les parties à mener en interne, sans tarder, des enquêtes crédibles sur la manière dont le conflit a été conduit». Position soutenue par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne. L'ouverture de telles enquêtes est une des recommandations du rapport de la commission d'enquête dirigée par le juge sud-africain Richard Goldstone. Le rapport accuse l'armée israélienne d'avoir commis «des crimes de guerre» et «de possibles crimes contre l'humanité» durant l'offensive israélienne à Gaza. Ce rapport, qui stigmatise principalement Israël et rejetait par ce pays, recommande que faute de telles enquêtes, le dossier soit transmis à la Cour pénale internationale. La commission Goldstone avait été chargée d'enquêter sur la guerre de Gaza par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Israël n'avait pas coopéré à l'enquête. A l'ONU, le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad al-Malki, a appelé à une «mise en œuvre sérieuse» des recommandations du rapport. A Genève, le Conseil des droits de l'homme a convoqué, pour ce jeudi, une session extraordinaire lors de laquelle sera examiné un projet de résolution inspiré par l'Autorité palestinienne avec l'aval des pays arabes, musulmans et non alignés. Le texte soutient les recommandations du rapport Goldstone et appelle les parties concernées, dont les organes de l'ONU, à «assurer leur application immédiate en accord avec leurs mandats respectifs». M. Malki a espéré devant la presse que le Conseil des droits de l'homme adopterait cette résolution, après quoi «le rapport pourrait revenir devant le Conseil de sécurité, cette fois pour une discussion sérieuse sur ses recommandations». La tenue de ce débat général a été décidée par le Conseil de sécurité, lors de consultations à huis clos consécutives à une demande de la Libye, soutenue par le groupe arabe et les non alignés, pour une réunion d'urgence du Conseil pour discuter du rapport de Goldstone.