La deuxième session du Conseil national de l'Union des paysans algériens (Unpa) se tient depuis hier à Zéralda dans un contexte particulier. Elle intervient un 17 octobre, de triste mémoire, rappelant les tragiques évènements vécus par les Algériens un certain 17 Octobre 1961, à Paris. Ce qui explique la présence de trois ministres et des représentants d'associations à l'image de M'barek Khalfa de l'Association des enfants de chouhada et Nouara Hafsi de l'UNFA. Dans un long discours bien nourri de rhétorique, Mohamed Alioui, président de l'union, a rappelé le parcours de l'association, mais surtout ses difficultés, sans aller dans le détail. Attentes et difficultés, mais aussi le défi qui attend les agriculteurs et les éleveurs appelés désormais à jouer un rôle moteur dans la nouvelle politique agricole, la nouvelle stratégie économique qui repose sur le secteur agricole. Depuis la conférence et le discours du Président à Biskra, l'Unpa est mise en demeure de s'adapter à la nouvelle organisation du secteur. Si les moyens, les semences, la disponibilité dans les délais sont des préoccupations reconnues et assumées par Alioui, les agriculteurs doivent, de leur côté, veiller à la disponibilité et à la qualité des produits agricoles. Invité à prendre la parole, Abdelaziz Belkhadem a affirmé que le but de la nouvelle démarche de l'Etat, en soutenant massivement l'agriculture, est d'arriver un jour à l'autosuffisance, la sécurité alimentaire qui épargnera le pays de n'importe quelle pression étrangère. Et à l'adresse des adhérents à l'Unpa : “Vous devez relever ce défi pour vous et pour le pays.” La sécurité alimentaire étant liée à la souveraineté nationale, M. Belkhadem ajoute une mission politique à l'union qui est une sorte de syndicat. Il a énuméré, par ailleurs, quelques anomalies telles que la hausse des prix des produits agricoles, les viandes rouges, la spéculation et la malhonnêteté de certains producteurs de lait qui transforment une partie du lait en poudre subventionné en yaourt ou en fromage. Il les a enfin appelés à la raison et à l'organisation dans leur intérêt et celui du citoyen algérien. De son côté, le ministre de l'Agriculture, M. Benaïssa, s'est limité à leur rappeler le discours de Biskra qui est le point de départ de la nouvelle vision, qui est le renouveau et détermine les responsabilités de chacun. Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, résumera la situation par cette implacable sentence : “Un pays qui ne maîtrise pas la consommation de son peuple ne peut pas aller loin. Nous devons sortir définitivement de la crise alimentaire”, a-t-il dit. Il a annoncé qu'après avoir réglé le problème de l'eau potable, l'attention de son département sera fixée sur les barrages pour l'irrigation. Déjà que l'agriculture consomme 65% des capacités du pays. Quinze nouveaux barrages seront construits pendant le prochain quinquennat, a-t-il annoncé.