La situation des agriculteurs et éleveurs de Tizi Ouzou ne cesse de s'aggraver. En grève de la faim depuis dimanche dernier, plus d'une centaine d'agriculteurs de la wilaya exigent l'effacement des dettes qu'ils ont contractées et pour lesquelles ils sont soumis à de multiples pressions exercées par les banques créancières. Les grévistes, occupant le siège de l'ancienne mairie au centre-ville de Tizi Ouzou depuis le début de leur protestation, déplorent le mutisme des autorités officielles comme ils mettent en garde contre la dégradation de leur état de santé. Il est à préciser que les agriculteurs grévistes de Tizi Ouzou revendiquent l'effacement de leurs dettes tel qu'énoncé par le décret présidentiel de 2000. Au niveau du bureau de wilaya de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), les documents qui nous ont été fournis laissent déduire que les agriculteurs contestataires ne sont pas concernés par les mesures du décret en question. En effet, les correspondances adressées à l'UNPA par la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) et le Trésor public précisent que le rachat de la dette agricole par le Trésor public ne concerne que les impayés enregistrés au 31 décembre 2000. Alors que les dettes dont les grévistes réclament l'effacement ont été contractées dans le cadre du dispositif Ansej. Dans une autre correspondance, datant du 23 octobre 2002, la direction générale du Trésor précise que les mesures d'effacement ont ciblé une catégorie bien précise de la dette des agriculteurs, à savoir la dette impayée à la fin 2000. Les agriculteurs et éleveurs de Tizi Ouzou, en tout état de cause, comptent aller jusqu'au bout de leur revendication au moment où ils sont harcelés par les huissiers de justice engagés par les banques créancières. Il est à rappeler que la plupart de ces agriculteurs ont été ruinés par les catastrophes naturelles de ces dernières années, les inondations notamment, la sécheresse et les évènements tragiques vécus par la région. Comme ils demandent une prise en charge de leur cas afin que la relance de l'activité économique de la région, dans le secteur de l'agriculture notamment, ne soit pas compromise.