La venue de l'entraîneur français, Michel Brouet, au sein du staff technique de l'USM Alger et les informations faisant état du départ de Azzedine Aït Djoudi ont visiblement soulevé le courroux des supporters. C'est ainsi qu'une grande partie des supporters, 300 environ, se sont déplacés, lundi, au stade pour protester contre ce qu'ils appellent une tentative de déstabilisation, au moment où le club a besoin de sérénité et ce, à quelques jours du coup d'envoi des quarts de finale de la Ligue des champions d'Afrique. Les supporters contestataires ont pris clairement pour cible le représentant du groupe Dikorex et membre du bureau directeur de l'USMA, Si Larbi, l'accusant ouvertement de vouloir saborder la bonne marche de l'équipe. Comment ? Pour répondre à cette question, il faut savoir que Si Larbi a fait le forcing auprès du président de l'USMA, M. Saïd Allik, pour recruter un coach français afin de pousser à la porte Azzedine Aït Djoudi. Lundi, il a débarqué à Alger avec Saïd Allik en compagnie du technicien Michel Brouet (un illustre inconnu) aux environs de 17h. À 18h, ce dernier (Brouet) sera présenté à la surprise générale aux joueurs et au staff actuel, au stade de Bologhine. Le Français sera froidement accueilli. Surpris par un tel mépris, Aït Djoudi s'emporte et demande des explications. C'est ainsi qu'il apprendra de la bouche de ce même personnage controversé, Si Larbi en l'occurrence, qu'il est désormais l'adjoint de Brouet. Sur place, il rédige sa démission et décide de ne plus remettre les pieds à l'USMA. Ayant eu vent de cette évolution des choses, les supporters crient au scandale et interpellent Si Larbi qui ne trouva rien à dire. Il sera carrément menacé. Pour sa part, Aït Djoudi est entouré par les fans et le prient de rester à l'USMA. La séance d'entraînement s'achèvera d'ailleurs en queue de poisson. Les joueurs, quant à eux, s'interrogent sur l'opportunité d'une telle décision et se prennent en sympathie avec Aït Djoudi. Plus tard, dans la soirée, un membre du comité directeur de l'USMA appelle au téléphone Aït Djoudi et tente de le convaincre de rester dans le staff comme entraîneur en chef. Il lui apprend même que le choix de Brouet, reparti, hier, en France, n'est pas définitif. Prenant acte de cette volonté d'apaisement, Aït Djoudi revient à de meilleurs sentiments. Il promet même d'assister à la séance d'entraînement d'hier prévue à 17h. Mais sans plus. Il veut des garanties, sinon il officialisera sa démission. Entre-temps, l'entraîneur des gardiens de but, Branci, le soigneur du club, Hammache, et le médecin décident de se retirer par solidarité avec Aït Djoudi. C'est dire que c'est la crise aux portes de l'USMA. Devant cette situation, le comité directeur de l'USMA s'est réuni, hier, en urgence et à l'heure où nous mettons sous presse rien n'a filtré des discussions. Le président Saïd Allik est resté injoignable. Il est clair que le départ éventuel de Aït Djoudi peut avoir des conséquences néfastes sur l'équipe (ce que une frange de l'opposition au sein de l'USMA cherche en fait pour casser le travail de Saïd Allik), surtout si l'équipe enregistre un faux pas en Ligue des champions d'Afrique. Toute cette affaire de renforcement du staff a fini par perturber le coach Aït Djoudi et le président de Saïd Allik à cause de certains “conseillers” visiblement mal intentionnés. L'équipe qui, il y a à peine un mois, fêtait son doublé historique, plonge dans un avenir incertain. Est-ce un orage d'été ? À noter que l'équipe doit s'envoler demain pour un stage à Creteil (France). S. B.