Du 14 au 18 octobre derniers, Alger a été la baie des bulles durant quatre jours, et le public a joué le jeu et a envahi l'esplanade de l'Oref, lieu du festival, pour faire le plein de BD et pour rencontrer les bédéistes venus de toutes parts. Avant-hier soir, la salle Ibn Zeydoun a abrité la cérémonie officielle de clôture de la deuxième édition du Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda), en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui a déclaré dans son discours : “La Bande dessinée, dite IXe art, est un art à part entière qui a acquis ses lettres de noblesse. Cette deuxième édition a confirmé l'extraordinaire potentiel que renferme notre pays de jeunes talents. Cela augure de belles perspectives. Et nous allons appuyer l'équipe du Fibda lors des prochaines éditions.” La ministre a également rendu un hommage très appuyé à Slim. “Slim a accompagné le parcours des Algériennes et des Algériens ; son œuvre est un témoignage précieux. Il nous a appris la dignité dans l'humour, évitant ainsi la haine de soi”, a-t-elle affirmé. Place ensuite aux hommages. En effet, Slim a reçu un prix spécial, récompensant ainsi ses plus de 40 ans de carrière dans la bande dessinée. La ministre a également décerné un prix de la reconnaissance au doyen des bédéistes algériens, Saïd Zanoun. Mais l'hommage le plus poignant a été sans conteste celui rendu à Sid Ali Melouah. La famille de ce dernier a reçu le prix, non sans grande émotion. Les lauréats du concours national, du concours espoir scolaire et de celui de l'affiche ont reçus leurs cadeaux. Quant au jury international, présidé cette année par Slim, il a attribué quatre prix au lieu de six. En effet, deux prix ont été supprimés : l'écriture du scénario et celui du meilleur graphisme. Le prix du meilleur album a été attribué à Laurent Galandon et Daniel Alexandre, pour leur album, Tahya El Djazaïr. Didier Kassai de Centrafrique a reçu le prix du meilleur projet en langue internationale pour son album, Pousse pousse. La meilleure bande dessinée en langue arabe est celle réalisée par les Libanais Lina Merhej et Maher Abi Samra. Quant à la meilleure fanzine, il y a eu deux ex-aequo : la revue libanaise El Samandel, et la revue algérienne Fourre-tout. Après un break où les convives ont dîné, le public a rejoint la salle pour un concert du groupe Gaâda Diwan Béchar. Le groupe a mis le feu avec ses musiques puisées dans le riche patrimoine musical maghrébin et saharien. Et bien que le programme musical de Gaâda Diwan Béchar soit toujours le même, certains titres ont été réarrangés. L'essentiel dans tout cela est que les spectateurs se sont vraiment amusés et ont longuement applaudis les prouesses vocales d'Aïcha Lebgae, les jolis istikhbar d'Abdelati et la maîtrise des musiciens. D'autre part, on peut passer l'éternité à chercher le rapport entre Gaâda Diwan Béchar et la bande dessinée, on ne trouvera jamais. Mais c'est sans doute parce que le gnaoui est un genre qui marche auprès des jeunes. C'est sur de charmantes notes musicales que le festival de la bulle (sans les bulles !) se termine… de manière expéditive. C'est donc une clôture expéditive, sans grande émotion et sans aucun contrôle sur la tournure de la soirée, de la part des organisateurs. À l'année prochaine !