Un point de presse se tiendra samedi à 11h, à la salle Frantz-Fanon (Oref), pour dévoiler le programme et, notamment le nom des lauréats du concours des jeunes talents. Alger aura son premier Festival international de la bande dessinée du 15 au 19 octobre prochain. Une première en Algérie. Cet événement unique en son genre se veut un lieu de rencontre interactif entre d'un part, les plus larges courants professionnels de la BD de la Méditerranée et des quatre coins de la planète et, d'autre part, réunira toutes les potentialités nationales et locales en la matière, qu'elles soient consacrées ou encore en gestation, affirme le site Internet qui lui est consacré. Pour ce faire, un riche programme a été tracé. Expositions, conférences, ateliers, projection de films d'animation et un colloque tel est le contenu de cette exceptionnelle manifestation instituée par décret ministériel et dont le commissaire n'est autre que Mme Dalila Nadjab, directrice aux éditions Dalimen, nommée elle aussi, pour préparer et mettre en place ce festival. «Nous sommes en fin de préparatifs. Nous avons commencé à travailler au mois de février dernier. Le résultat de tout ce dur travail est la mise en place de 11 expositions sur différents sites culturels à Alger. Un Colloque international sur la Bd dont le thème est "entre héritage et avenir". On se demande ce qu'est devenue la bande dessinée ces vingt dernières années et quelles sont ses perspectives. Car il ne faut pas oublier un phénomène important qui est le "Manga". Un autre phénomène qui a pris de l'ampleur est le film d'animation. On ne peut parler de ce dernier sans évoquer la BD. Le programme comprendra aussi six conférences.» Et de nous confier: «En tant qu'éditrice, j'avoue avoir toujours refusé d'éditer des bandes dessinées car je pensais que c'était une lecture qui ne pouvait pas intéresser grand monde. Aujourd'hui, je me rends compte, en tant qu'éditrice et en tant que libraire que la demande n'a jamais su répondre à l'offre.» Le manque de production de Bd ainsi que la stagnation de son évolution à un moment donné a fait, selon notre éditrice, qu'on s'éloigne petit à petit de cette discipline considérée pourtant comme le 8e art. «Un des grands avantages de ce festival, dit-elle, est qu'il permettra, on l'espère de faire émerger des noms de bédéistes susceptibles d'être édités et reconnus sur la scène éditoriale. Car il faut savoir répondre à la lecture des nouveaux messages, que renvoie cette nouvelle génération.» En tant que commissaire de ce festival, notre interlocutrice se dit vraiment étonnée du nombre de BD reçus pour le concours. En effet, trois concours ont été lancés à cette occasion. Le premier concernant la meilleure affiche, a été emporté par un jeune Sétifien. Le second est consacré au meilleur talent de jeune bédéiste et les scolaires et le dernier aux professionnels. S'agissant du premier, il a été enregistré 47 participations. Pour les jeunes écoliers, 83 et les jeunes talents 107. «Beaucoup de jeunes filles ont participé, avec un nouveau langage, celui d'aujourd'hui et une perception nouvelle des choses, de leur vécu truffé de blagues et autres concepts existentiels...», nous a confié le plasticien Arezki Larbi, membre du jury dans la catégorie meilleur jeune talent, aux côtés de Djilali Beskri, bédéiste, cinéaste et écrivain, Rachida Azdaou, artiste-peintre designer, Rachid Boudjedra, écrivain et le HIC, caricaturiste, le tout présidé par Aram Mohamed, bédéiste et cinéaste de film d'animation. Concernant le concours des bédéistes professionnels se sont 87 internationaux dont 65 étrangers et 30 Algériens de tout le territoire national, qui exposeront leurs oeuvres et iront à la rencontre de leur public. On citera un au hasard, Slim qui n'est plus à présenter et dont la renommée a dépassé les frontières. Le jury international sera composé de Etienne Shreder, auteur de BD, Belgique, Christophe Badoux, bédéiste, Suisse, Djilali Beskri cité plus haut, Ptiluc, bédéiste français, Mendozza, bédéiste de la Côte d'Ivoire, Zina Berahal, chargée de mission Maghreb à TV5, France, Ilan Nguyen, critique d'art du Japon, Moustapha Alassane, cinéaste du Niger et enfin Valentin Gonzales, producteur de films d'animation, d'Espagne. Enfin, s'agissant des espaces culturels où se déroulera cet événement, on citera le Bastion 23, le Théâtre de verdure, l'Ecole supérieure des beaux-arts, la Bibliothèque nationale, la galerie Racim, Riadh El Feth, le Jardin d'Essai, le Musée des beaux-arts, et le Palais de la culture. En somme, plusieurs sites ont été mobilisés pour accueillir cet événement qui fera certainement le bonheur de ces milliers de bédéistes qui n'attendent que d'être remarqués un jour et qui s'adonnent pourtant à leur hobby en cachette et dans l'anonymat le plus total. L'occasion vous est donnée aussi à vous de vous faire connaître!