La presse a largement évoqué la question des personnes âgées qui demeurent, à ce jour, livrées à elles-mêmes, en l'absence d'une loi ou un statut juridique les protégeant. Moi-même, j'ai publié dans ce cadre-là en 2007, plusieurs articles évoquant les souffrances et difficultés que rencontre cette faible frange de la société qui, malheureusement, n'a pas retenu l'attention des autorités concernées. Depuis quelques années, les rues d'Alger et d'autres grandes villes du pays sont devenues un refuge pour cette catégorie de citoyens, livrés à eux-mêmes hiver comme été au milieu des poubelles. Moi-même, je me vois concerné par ce problème d'autant que je prends en charge ma mère âgée de 109 ans et non-voyante. J'ai constitué un dossier pour elle auprès de l'APC de Aïn Naâdja depuis le 13 avril 2008 pour l'obtention de la carte de handicapée visuelle, mais aucune suite ne lui a été réservée. En 2009, j'ai déposé un deuxième dossier pour l'obtention de la pension prévue par la loi dans le cadre de la protection des personnes âgées. Ce dossier, qui comporte toutes les pièces nécessaires, demeure à ce jour sans suite. Je tiens à préciser que je fais face à d'énormes problèmes pour la prise en charge médicale de ma mère, vu l'impossibilité de trouver des médecins qui acceptent de se déplacer à domicile pour la soigner. Aussi, je soulève le problème des médicaments non remboursables par la Cnas (des médicaments recommandés pour les personnes âgées). Plusieurs associations de défense des personnes âgées ont suggéré de leur distribuer des logements afin d'alléger leurs souffrances. En 2003, j'ai perdu mon logement suite au séisme de Boumerdès, qui s'est complètement effondré, et comme tous les autres sinistrés, j'ai passé avec les membres de ma famille, dont ma mère qui avait à l'époque 103 ans des mois sous une tente dans des conditions très difficiles (chaleur étouffante et froid glacial). À cet égard, j'ai saisi plusieurs fois les autorités concernées (APC, daira,wilaya, OPGI, ministère de l'Intérieur, de l'Habitat, le Premier ministre et le président de la République), afin de solliciter un relogement dans les meilleures délais vu la situation dégradante de la santé de ma mère, due aux conditions difficiles, malheureusement sans aucune suite. Il est à soulever que ces gens-là, qui n'ont aucune force physique et une santé très fragile restent bien armés de leur foi et n'arrêtent pas de prier Dieu afin qu'un jour leur situation s'améliore. Malgré tous les handicaps et difficultés auxquels je fais face quotidiennement afin d'assurer une bonne prise en charge de ma mère, je reste déterminé à user de toutes mes forces pour protéger ma mère et de ne jamais l'abandonner. Finalement, je tiens à dire que la question reste posée aux responsables concernés qui détiennent les clefs pouvant apaiser la souffrance de ces gens-là, mais refusent d'entendre les appels incessants de cette vieillesse, dont peut-être un jour, ils subiront le sort et ne trouveront jamais personne à leur côté y compris leurs propres enfants. Nul ne peut prédire l'avenir. Nous sommes tous responsables devant Dieu et à ces personnes, qui ont pendant longtemps souffert et même sacrifié leur vie pour rendre la liberté et la dignité à ce pays durant la guerre de Libération, nous sommes redevables de leurs souffrances et nous nous engageons à rester à leurs côtés pour les soutenir, les aider jusqu'au dernier jour et pour qu'ils puissent mourir dans la dignité. Guers Lahcène , fils d'une centenaire Cité Bois des Cars n°13 Dely Brahim-Alger-