Depuis hier, les employés du Grand-Hôtel d'Oran observent une grève de 3 jours. C'est le dernier recours des quelque 40 travailleurs composant l'effectif de cet établissement hôtelier au passé historique et privatisé en 2005. Des travailleurs se sont rassemblés hier matin devant l'entrée de l'établissement hôtelier, brandissant des banderoles qui mettent en avant les revendications des employés de l'hôtel. En fait, ce mouvement de protestation est dirigé non pas contre le nouveau propriétaire, mais contre l'ex-tutelle, à savoir l'EGTO accusée de n'avoir pas versé comme prévu les indemnités de cession. “À ce jour, nous attendons nos indemnités et le paiement de nos droits ainsi que les 10% qui nous reviennent de la cession de l'hôtel conformément au décret présidentiel. Le protocole d'accord, qui avait été signé entre le syndicat et la direction de l' EGTO, prévoyait le règlement de nos droits avant la cession totale de l'hôtel et nous ne voyons rien venir. Nous avons écrit à maintes reprises à l'EGTO pour trouver une solution et être régularisés, personne n'a daigné nous répondre ou nous expliquer ladite situation”. Pour les travailleurs du Grand-Hôtel, la situation est d'autant plus troublante : des collègues ont été indemnisés dans d'autres wilayas, alors que les hôtels où ils étaient employés avaient été privatisés bien après celui d'Oran. C'est avec beaucoup de ressentiment que l'un d'entre eux nous raconte qu'une femme de ménage du Grand-Hôtel est malheureusement décédée après la privatisation, sans jamais encaisser ses indemnités et faire valoir ainsi ses droits. Pour rappel, la privatisation du Grand-Hôtel avait suscité beaucoup de remous et de contestation auprès des travailleurs qui s'étaient constitués en collectif pour racheter “leur hôtel”. Il y avait eu pas moins de 4 opérations de privatisation à chaque fois sans suite, et durant lesquelles les travailleurs n'ont jamais obtenu gain de cause.